Sept ans de taule pour un massothérapeute agresseur
TVA Nouvelles
Une juge vient de condamner un massothérapeute déchu qui a agressé sexuellement une vingtaine de femmes, dont une mineure, à une peine exemplaire de sept ans de pénitencier, en plus de le qualifier « de prédateur ».
« On a toujours la crainte de ne pas être crue en portant plainte. C’est une sentence importante, qui va peut-être aider d’autres femmes à dénoncer et obtenir justice comme nous », a confié une survivante de 36 ans, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication.
En condamnant Jean-François Morrison à sept ans de détention, la juge Sandra Blanchard s’est rangée derrière la suggestion de la Couronne, qui avait ainsi réclamé une peine « sévère exemplaire. »
L’homme de 41 ans a été reconnu coupable en février, au palais de justice de Laval, d’agression sexuelle sur 20 femmes, entre 2015 et 2018. La plupart étaient des clientes. Il a aussi partagé dans un groupe Facebook une image intime sans consentement d’une 21e victime.
« L’accusé a agi comme un prédateur. Il s’est d’abord montré rassurant en faisant croire qu’il avait un solide bagage en termes de formation et quatre ans d’expérience alors que c’était faux. Il les a mises en confiance et les a manipulées », a déploré la juge Blanchard, qui a considéré comme un facteur aggravant l’abus de confiance.
Souvent, Morrison commençait par effleurer subtilement ses clientes près de leur sexe ou leurs seins, avant de poser des gestes directs de nature sexuelle une fois qu’elles étaient dans un état d’abandon et de vulnérabilité.
« Même lorsqu’on parle juste d’attouchements, c’est inacceptable. Ça mérite d’être dit haut et fort et que justice soit rendue », a lancé une autre survivante de 35 ans.
Le massothérapeute a aussi commis une agression sexuelle complète sur une victime et touché sexuellement une autre femme alors qu’elle était intoxiquée.
« Il y avait nécessité d’envoyer un message dissuasif à ceux qui seraient tentés de [faire pareil] et sur l’importance de dénoncer ces comportements de la part de professionnels. Les victimes sont soulagées et fières de s’être tenues debout ensemble jusqu’au bout », a commenté la procureure de la Couronne, Me Stéphanie Gilbert.