Se retrouver en famille au FestiVoix
Radio-Canada
S’il y a un fil conducteur à donner à cette cinquième soirée au FestiVoix, c’est ce sentiment de retrouver les siens, de se retrouver entre nous. C’est Salomé Leclerc qui a en quelque sorte parti le bal.
L’autrice-compositrice-interprète de Sainte-Françoise-de-Lotbinière au Centre-du-Québec faisait quasiment un retour au bercail. C’est un vrai bonheur de revenir à Trois-Rivières!, s’exclame-t-elle. Elle nous raconte combien elle suivait le festival, qui s’appelait l’International de l’Art vocal autrefois, lorsqu’elle était plus jeune. Elle surveillait la programmation et ne manquait pas d’éditions. Je suis tellement contente d’être ici. Le plaisir a été partagé puisque le public rassemblé n’était pas nécessairement des admirateurs assidus, mais elle a conquis les festivaliers. L’artiste immensément talentueuse a démontré une fois de plus l’éventail de ses capacités. Elle n’était accompagnée que d’un batteur, assurant à elle seule les prestations à la guitare et aux claviers. Pourtant, on avait l’impression qu’ils étaient plus nombreux sur scène, tellement elle est solide.
La famille est indissociable de l’univers de Martha Wainwright. Elle est la fille de Anna McGarrigle et de Loudon Wainwright lll, la nièce de Kate McGarrigle, la soeur de Rufus. Je me demande si Martha a appris à chanter avant d’apprendre à parler? La première chose qui me frappe lorsque je l’entends en arrivant sur le site, c’est de constater qu’elle fait partie de cette lignée de grands interprètes folk canadiens. Elle nous raconte avec beaucoup d’humour et d’autodérision, sa vie, sa famille, ses épreuves, mais aussi l’espoir qui s’est dessiné après les moments difficiles. Elle a promis au public d’interpréter des chansons en français, car elle trouvait ça important. Son interprétation de Dis, quand reviendras-tu de Barbara lui a valu une ovation bien sentie.
C’est le groupe Lendemain de veille qui a ouvert la soirée de la grande scène. Le groupe country-trad nous a offert un spectacle digne d’une soirée du temps des fêtes avec ses chansons à chanter, à danser et à répondre. Il a même réussi à convaincre des festivaliers à lancer une danse country en ligne pour leur chanson Cowboy composée pour le Festival western de Saint-Tite.
Roxanne Bruneau a été accueillie en héroïne par les milliers de spectateurs venus la voir. Même du haut des estrades, on peut deviner que la foule est majoritairement féminine en tenant compte des cris de joie alors qu’elle faisait son apparition sur scène. Je vous regarde, vous êtes coincés, il fait chaud… Moi, j’ai mangé 13 mouches, je n’ai jamais été aussi essoufflée de même après une seule chanson. Il faut dire que c’est aussi le festival des éphémères, ce qui semble assez éprouvant pour les artistes. Elle nous décrit avec beaucoup d’humour, comment elle tente bien que mal de chanter, de respirer en tentant d’éviter d’avaler quelques bestioles au passage. Aussi à l’aise devant des milliers de personnes que seule devant une caméra, Roxanne Bruneau reste elle-même. Chaque personne a l’impression de retrouver sa soeur, son amie, de retrouver celle qui lui parle à travers les réseaux.