REM de l’Est : l’ARTM presse Québec d’envisager d’autres options
Radio-Canada
Le projet de REM de l’Est, évalué à quelque 10 milliards de dollars, apparaît compromis dans la foulée d’un avis essentiellement négatif que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a récemment soumis au gouvernement Legault.
Dans un communiqué publié mardi, après que La Presse en eut dévoilé les grandes lignes, l’organisme qui coordonne le développement des transports collectifs à Montréal suggère à Québec d’envisager d’autres options pour mieux desservir la population de l’est et du nord de la métropole.
Son directeur général, Benoit Gendron, y rappelle que les décisions finales appartiennent au gouvernement, mais ne fait pas de mystère que le projet de référence, annoncé le 15 décembre 2020, n’aurait pas l’impact originalement souhaité.
À la lumière des constats qui se dégagent de nos analyses, nous suggérons d’envisager des options qui permettraient un projet mieux ancré dans un principe de complémentarité avec l’écosystème de transport collectif existant, ainsi qu’une meilleure adéquation entre les besoins de déplacement, les milieux urbains traversés, le mode proposé et les coûts d’investissement, écrit-il.
Concrètement, l’ARTM conclut que le projet actuel ne répond que partiellement aux besoins des quartiers nord et est de Montréal », puisque seuls 12 % des gens qui y résident se dirigent vers le centre-ville.
Qui plus est, le projet n’entraînera qu’un nombre modeste de nouveaux usagers du transport collectif; selon l’ARTM, 94 % des gens susceptibles d’utiliser le REM de l’Est en période de pointe utilisent déjà la ligne verte du métro ou le train de Mascouche.
« En d’autres termes, le projet pose un enjeu de concurrence problématique avec deux importants services du réseau structurant existant, lesquels disposeront toujours de capacité résiduelle à l’horizon 2031. »
L’ARTM note en outre que le projet aura un impact significatif sur le financement du transport collectif de l’ensemble de la région métropolitaine ; la facture des municipalités pourrait gonfler de 98 millions de dollars par année, dont une charge financière supplémentaire pour celles desservies par le train de Mascouche.
L’organisme rappelle enfin le problème que représente l’intégration et l’insertion urbaine des infrastructures aériennes, qui constitue selon elle un défi majeur qui doit être au cœur d’une approche concertée.