Recours des ex d’Aveos : La poursuite réplique aux arguments d’Air Canada
Le Journal de Montréal
Les quittances passées et les millions déjà versés en indemnités ne sauraient en rien disqualifier les nouvelles procédures de réclamations en dommages portées à l’endroit d’Air Canada par les anciens travailleurs d’Aveos.
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C’est du moins l’avis qu’a cherché à défendre jeudi les avocats de la poursuite (les ex-employés d’Aveos) en réplique aux arguments présentés la veille par les procureurs d’Air Canada.
«La quittance - et même l’indemnité - ne visait que le transfert des employés [d’Air Canada] vers Aveos et ses conséquences», a plaidé l’avocate des ex-travailleurs, Anne-Julie Asselin. Mais les conséquences de ce transfert n’étaient pas qu’Aveos allait fermer... Et encore moins, a-t-elle enchaîné, qu’Air Canada allait provoquer sa déconfiture.»
Au cours de leur plaidoirie de mercredi, les avocats d’Air Canada avaient soutenu au contraire que les quittances signées par les ex-travailleurs d’Air Canada au moment de leur transfert chez Aveos et les indemnités de 55M$ qui leur furent éventuellement versées suffisaient à rendre irrecevable leur réclamation.
C’est autour de discussions sur ce thème qu’a pris fin jeudi le procès en action collective, que présidait depuis quatre semaines au palais de justice de Montréal, la juge Marie-Christine Hivon de la Cour supérieure du Québec.
Plus de 150 M$ en jeu
Les quelque 2600 anciens travailleurs d’Aveos, dont 1800 du Québec, réclament compensation d’Air Canada pour l’ensemble des préjudices économiques, psychologiques et moraux découlant de la fermeture des centres de révision. La procédure, initiées en 2017, vise aussi à obtenir des dommages punitifs à l’endroit du transporteur.
En outre, la poursuite a reproché à Air Canada d’avoir sciemment provoqué la fermeture d’Aveos en mars 2012 afin de délocaliser certaines de ses activités dans des pays à moindres coûts. Ce faisant, Air Canada aurait contrevenu à la Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada, adoptée en 1988, qui l’obligeait à maintenir des centres de révision et d’entretien à Montréal, Mississauga et Winnipeg.
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