Que s'est-il passé à Windsor?
TVA Nouvelles
Alors que l’opération pour aller récupérer les corps des deux victimes de l’accident mortel survenu à l’usine Domtar de Windsor est terminée, place maintenant à l’enquête pour déterminer les causes et les circonstances de ce tragique événement. Deux anciens responsables de la santé et la sécurité à l’usine se posent de sérieuses questions.
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Hugo Paré, 22 ans de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier et son collègue Yan Baillargeon, un père de famille de 39 ans originaire de Saint-Anselme, ont péri dans l'effondrement d'un échafaudage à l'intérieur d'un vaisseau de cuisson pendant des travaux d'entretien.
«C’est impensable ce qui s’est passé là, c’est une catastrophe», commente Sylvain Corriveau, qui a travaillé 38 ans chez Domtar. Au cours de sa carrière, il a participé à de nombreux travaux du genre comme agent de prévention. «C’est clair qu’il y a eu une lacune quelque part, ce n’est pas normal. Domtar c’est l’une des usines les plus sécuritaires au Canada; la santé et la sécurité des travailleurs constituent la priorité numéro un», indique le retraité.
Claude Roussel a été coordonnateur en santé et sécurité pendant 10 ans sur les chantiers de Domtar : «Ce qui est arrivé est très regrettable. Un jeune de 22 ans et un autre de 39 ans qui perdent la vie, ça vient nous chercher.»
Selon lui, les mesures en place sont sécuritaires : «Domtar est une usine très sécuritaire avec des procédures rigoureuses. Maintenant, ce que je me demande c’est est-ce que ces procédures ont été suivies? Par exemple pour le cadenassage, pour l’approbation de l’échafaudage par un ingénieur avant d’entrer dans le réservoir, est-ce qu’on a voulu aller trop vite? Je ne le sais pas, mais c’est évident qu’il faut se poser la question.»
Le bureau du coroner a été saisi de l’enquête, qu’il mènera conjointement avec la Sûreté du Québec et la Commission des normes, de l’éthique, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST).