Que faire d’une relation «meh»?
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Pas de faux pas, mais pas d’artifice. Pas de maladresse, mais rien d’habile. Pas l’envie de se regarder dans les yeux, mais encore moins le goût de regarder ailleurs. En gros: pas de haine entre les deux, mais… l’amour bat de l’aile. Est-ce sain de rester dans une relation qui ne mérite que la note de passage? On fait le tour de ce type d’engagement avec Pierrette Anne Boucher, psychothérapeute et spécialiste des relations interpersonnelles.
Les premiers signes d’une relation en manque de vitamines ne sont pas toujours évidents. Souvent, quand la relation stagne, c’est que les autres sphères de la vie d’un·e des partenaires sont aussi figées, explique Mme Boucher. Donc, une personne en mesure de faire des choix aura moins tendance à laisser une relation partir à la dérive. On le rappelle, mais entre conjoint·e·s, toutes les parties doivent être impliquées: «Est-ce que les deux travaillent pour assurer un confort? Est-ce que [le couple] comprend des projets? Sans ça, rester devient [entre autres] une forme de stagnation», reconnaît la spécialiste. Si demeurer dans une relation qui n’éveille aucune flamme est difficile, la quitter peut l’être tout autant.
Dans une situation de codépendance, le manque de croissance relationnelle peut même mener à une série de situations inconfortables. Une déception constante, des attentes jamais atteintes, une idée de l’amour qui s’assombrit petit à petit… En faisant fi de ces frustrations quotidiennes, «on passe à côté du “moi”», c’est-à-dire à côté de soi. «Et c’est là qu’on va s’étourdir pour vouloir nourrir le “moi”», souligne Pierrette Anne Boucher. Une partie de soi est en train de s’affaiblir à force de lutter contre un mal-être persistant.
Notre BFF intérieure dirait «ben laisse-la·le donc!» et ça serait si facile de s’offrir cette liberté. Trop souvent, notre amoureux·euse nous rappelle des souvenirs heureux et une zone de «confort» qu’on aurait l’impression de ne jamais retrouver ailleurs. Pour ceux et celles qui doutent, on tient quelque chose pour vous. Notre BFF extérieure, c’est-à-dire la psychothérapeute Pierrette Anne Boucher, nous assure qu’on n’est «jamais réellement confortable dans une relation qui meurt».
Mot d’ordre: être fin·e avec soi-même. Bête de même. Parce que lorsqu’on s’accorde un peu d’attention et qu’on se pose minimalement des questions sur ce qu’on est, ce qu’on ressent, ce qu’on veut… c’est là qu’on fait certaines réalisations. «Réaliser, c’est la première étape vers la liberté», mentionne la spécialiste.
Peu importe l’âge qu’on a, les enfants ou les années de la relation, l’important est d’abord de réaliser et de nommer ce qui fonctionne… ou pas.
1. Est-ce que mon·ma partenaire et moi formons quelque chose de nourrissant?