Québec ouvre les vannes des travailleurs étrangers
Le Journal de Montréal
Québec ouvre les vannes des travailleurs étrangers en doublant la liste des professions admissibles au traitement simplifié, pour aider nos entreprises à pourvoir des postes d’urgence, a appris Le Journal.
« L’entente que j’ai avec Ottawa entrera en vigueur d’ici le 24 mai prochain », a confirmé en entrevue avec Le Journal le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), Jean Boulet, hier.
Conducteurs de camion, opérateurs de machine, bouchers, boulangers... la liste des professions admissibles au traitement simplifié s’allonge et passe de 32 à 65.
Rappelons que ce traitement permet de recourir aux travailleurs sans avoir à démontrer que l’on a affiché le poste pendant un mois, il ne limite plus le nombre de travailleurs et permet d’allonger les permis de un à trois ans.
Or, même s’il se réjouit de l’ouverture du programme, Jean Boulet estime toujours qu’Ottawa doit laisser le Québec s’occuper de cette main-d’œuvre.
« On veut gérer le Programme des travailleurs étrangers temporaires [PTET] au Québec. On a les ressources au Québec », insiste le ministre.
« Une excellente nouvelle »
Hier, Le Journal a demandé à Dany Zampini, propriétaire de l’abattoir de L’Épiphanie, qui porte son nom, si cette nouvelle liste allait l’aider. En novembre dernier, Le Journal avait raconté l’histoire de ce boucher, qui lançait un cri du cœur pour garder ses quatre travailleurs mexicains.
« C’est une excellente nouvelle, qui favorise la venue de bouchers de l’extérieur du Canada, mais on fait quoi pour ceux qui sont déjà ici sans statut ? », s’est-il demandé à voix haute.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.