Protection de la jeunesse: Régine Laurent s’inquiète pour le sort des jeunes adultes
TVA Nouvelles
Si elle salue la réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse présentée par le gouvernement Legault, Régine Laurent s’inquiète pour le sort réservé aux jeunes de la DPJ une fois devenus adultes.
Celle qui a présidé la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, surnommée commission Laurent, témoignait mardi dans le cadre du projet de loi 15.
Régine Laurent a alors rappelé qu’une des recommandations de son rapport, fruit de deux ans de travaux, était de permettre aux jeunes sous la protection de la DPJ de rester dans leurs familles d’accueil jusqu’à 21 ans.
«Un enfant, ça se peut que ce soit à 17 ans et demi qu’il décide de vouloir être cuisinier dans la vie. Bien ça va prendre un certain temps et en restant avec la famille d’accueil, ça évite qu’il se retrouve dans la rue avec ses rêves brisés», a-t-elle donné en exemple.
Or, le projet de loi présenté par le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant prévoit seulement une période supplémentaire de six mois pour un enfant qui souhaiterait rester dans sa famille d’accueil.
Étendre ce délai jusqu’à 21 ans semble «difficile» aux juristes de l’état, a-t-il mentionné mardi.
La Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) définit en effet un enfant comme une personne de 18 ans, et donc, ne s’applique plus au-delà de cet âge, a rappelé son cabinet.
Régine Laurent s’est également inquiétée de voir l’importance accordée à «l’intérêt de l’enfant» être reléguée au même que d’autres considérations même si elle avait pourtant recommandé qu’il soit mis à l’avant-plan.
«Ce n’est pas du tout l’esprit dans lequel nous avons travaillé, s’est-elle opposée. Ça doit être la seule considération. Oui, ça veut dire que l’intérêt des parents risque de passer en second plan, mais accepter ce nouveau paradigme-là, c’est accepter beaucoup de choses, ça bouscule.»