Perles et bouleau, Evelyne Lessard explore ses racines métisses à travers l’art
Radio-Canada
C'est un morceau d’écorce de bouleau trouvé en forêt qui a incité l’artiste Evelyne Lessard à se lancer dans la fabrication de boucles d’oreilles. Ce nouveau chapitre artistique de sa vie lui permet aussi d’explorer et d’affirmer son héritage métis.
De petits anges, des bracelets, des boucles d’oreilles et des médaillons sont installés sur une table au centre de la cuisine chez Evelyne Lessard. L’artiste métisse a aussi préparé sa table de travail. Et accrochés au mur se trouvent un capot et une veste, qu’elle a cousus elle-même il y a un moment déjà. Tous ces beaux objets ont une chose en commun : ils sont ornés de perles aux couleurs variées.
Son aventure artistique a commencé il y a bien longtemps, avec la couture de vêtements pour des collectes de fonds à la paroisse Précieux-Sang. Mais c’est après avoir trouvé une belle pièce plate d’écorce de bouleau dans la forêt qu'Evelyne Lessard a eu l’idée de fabriquer des boucles d’oreilles.
Je n'étais pas prête à la brûler. Je l’ai gardée pendant quelque temps. Et puis, j’ai su que j’allais faire des boucles d’oreilles.
Depuis, ses petits-enfants lui apportent chacun à son tour des morceaux d'écorce qui s’accumulent dans une boîte en attendant qu'elle les transforment en bijoux.
Evelyne utilise deux techniques, soit des boucles fabriquées sur de l’écorce mince et montées sur du carton, ou simplement à partir de bouleau plus épais.
Pour montrer comment elle s'y prend en utilisant la deuxième technique, elle choisit une pièce en prenant soin de bien placer le grain à l’horizontale. Puis, elle découpe deux formes géométriques identiques. Elle enfile les perles de son choix sur la tige. Pour terminer, elle assemble les anneaux et appose le crochet. Si la technique est plutôt simple, c’est le processus complet qui est important pour la Métisse. C'est pour elle un moment pour réfléchir et se reconnecter avec ses racines.
Elle explique que c’est la branche maternelle de sa famille, les Laroche, qui étaient Métis, mais que sa mère n’en parlait pas trop. Evelyne a récemment commencé à explorer cet héritage et à lire des choses sur l’histoire et les traditions des Métis. La fabrication de bijoux s’insère tout naturellement dans cette démarche.
Elle essaie d’entrer en contact avec des personnes qui savent davantage c’est quoi être Métis, dont les membres de la Brigade de la Rivière Rouge, à Winnipeg. Evelyne a aussi fabriqué son épingle à cheveux en choisissant un motif métis par excellence : une fleur.