Paris lance un satellite militaire dernière génération
TVA Nouvelles
La France a lancé samedi un satellite de communication militaire présenté comme un bijou de technologie et un pilier de sa souveraineté, témoin parmi d'autres que les tensions géopolitiques s'exportent désormais jusque dans l'espace.
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La fusée Ariane 5 a décollé de Kourou, en Guyane, en emportant le satellite 4A du programme Syracuse, qui permettra aux armées françaises déployées aux quatre coins du globe de communiquer à haut débit et en toute sécurité depuis des relais au sol, aériens, marins et sous-marin.
«Syracuse 4A est conçu pour résister aux agressions militaires depuis le sol et dans l'espace ainsi qu'au brouillage», a expliqué à l'AFP le colonel Stéphane Spet, porte-parole de l'armée de l'Air et de l'Espace. Il est équipé de moyens de surveillance de ses abords proches et d'une capacité de déplacement pour échapper à une agression.
Un risque réel: en juillet 2020, le commandement spatial américain avait accusé Moscou d'avoir «conduit un test non destructeur d'une arme anti-satellite depuis l'espace». Et en 2017, le «satellite-espion» russe Louch-Olympe avait déjà tenté de s'approcher du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus.
Ultime performance, S4 est protégé contre les impulsions électro-magnétiques qui résulteraient d'une explosion nucléaire, explique à l'AFP Marc Finaud, expert en prolifération des armes au Centre Politique de Sécurité de Genève (GCSP). «C'est le scénario de l'ultime avertissement, en cas d'échec de la dissuasion».
Le programme Syracuse représente un investissement total de quelque 4 milliards d'euros. La quatrième génération multipliera par trois le débit de communications de S3. La Direction générale de l'armement (DGA) s'est engagée avec Thalès à hauteur de 354 millions d'euros et avec Airbus pour 117 millions pour le seul Syracuse 4.