Osheaga, jour 2 : La pluie, les contrastes et Jessie Reyez
Radio-Canada
Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas, dit-on. Le proverbe s’appliquait à merveille, samedi, à la deuxième journée des Retrouvailles d’Osheaga, et ce, sur plusieurs aspects.
Primo, après le temps sec idéal de vendredi, la pluie, la bruine et le crachin s’étaient mis de la partie. Après une séquence exceptionnelle de soirées sans flotte aux Francos, au Festival de jazz et à Île Soniq depuis près d’un mois à Montréal, l’implacable loi de la moyenne allait finir par nous rattraper. Et si le ciel ne s’est pas déchaîné en fin de soirée, l’humidité à trancher au couteau pénétrait comme jamais.
Deuxio, l’achalandage. Il y avait environ 7000 festivaliers vendredi soir quand Charlotte Cardin s’est pointée sur scène, soit près du maximum de 8000 permis par la santé publique du Québec pour les concerts en plein air. Je n’ai pas le chiffre de samedi sous la main, mais il y en avait bien moins que ça pour Jessie Reyez.
Tertio, le volume sonore. Vendredi, la qualité du son était impeccable à tout point de vue, mais par moments, on se disait qu’il était un peu faible.
Peut-être en raison de l’entente à l’amiable signée entre le parc Jean-Drapeau avec la municipalité de Saint-Lambert en 2020. Mais peut-être pas non plus à en juger par ce que l’on pourrait désigner comme le festival des basses, samedi après-midi. Et des basses lourdes… C’était tonitruant! On en tremblait dans la tente de presse. Ça s’est calmé en soirée.
Quatro, les contrastes. Hormis le fait qu’elles soient deux jeunes femmes talentueuses, Cardin et Reyez, ce n’est vraiment pas la même chose… Et même au sein du festival Osheaga, où l’on a eu notre lot de styles et de genres disparates en 15 ans, la succession des prestations de Killy et de Faouzia, c’était comme de passer d’un long-métrage violent déconseillé aux mineurs à un film de Disney pour enfants.
Parlons-en de Killy, tiens. Superbes lunettes de soleil – quoiqu’un peu inutiles – sur son nez, de l’attitude et de l’énergie à revendre : le rappeur de Toronto avait le verbe facile entre deux salves. L’incontournable mot de quatre lettres qui commence avec un f était assez omniprésent.