Omicron pourrait-il faire dérailler la reprise?
Radio-Canada
Les développements sur le variant Omicron, bien que très inquiétants et préoccupants, ne doivent pas nous faire perdre de vue que 2022 s’annonce comme étant l’année de la reprise complète de l’économie. En cette fin d’année tumultueuse, ça vaut quand même la peine de prendre deux pas de recul et de jeter un regard plus large sur les prochains mois.
D’abord, les économistes s’attendent à une forte croissance en 2022. Mais plusieurs commencent à revoir ces jours-ci leurs prévisions en raison de l’effet presque certain qu’aura le variant Omicron sur l’économie, surtout en début d’année. Cela dit, il faut bien noter que les emplois perdus durant la pandémie au Canada ont tous été récupérés. Et la Banque du Canada se prépare, avec un taux d’inflation à près de 5 %, à hausser ses taux.
Aux États-Unis, on n’a récupéré que 83 % des emplois perdus. Mais la croissance économique dépasse les 5 % et le taux d’inflation approche les 7 %. Une hausse de taux se prépare également du côté américain, dès la première moitié de 2022.
La firme d’investissement JP Morgan a annoncé, il y a quelques jours, s’attendre à la fin de l’état de pandémie en 2022. Attention : personne ne prévoit ou ne prédit la disparition de la COVID-19 avant longtemps. Mais la situation pandémique pourrait se transformer en situation endémique. La COVID-19 va demeurer présente, mais les pouvoirs publics pourraient arriver à en gérer les risques en agissant de manière ciblée et ponctuelle.
Encore là, les incertitudes que provoque le variant ne peuvent pas être sous-estimées. Il est impossible à ce point-ci d’en mesurer pleinement les impacts. Dans la mesure où certaines restrictions sanitaires sont imposées, sans conclure à des confinements ou à des suspensions larges d’activités économiques, la croissance de la production et de la consommation pourrait demeurer relativement forte.
Cela dit, selon l'Economist Intelligence Unit à Londres, les risques que le variant Omicron viennent faire dérailler l’économie sont bien réels. Si le variant se propage largement, qu’il est dangereux et que la couverture vaccinale n’est pas suffisante, les probabilités que l’économie mondiale déraille sont de 55 % selon Agathe Demarais, directrice des prévisions mondiales de l’organisme, qui était l’invitée de Zone économie jeudi soir.
Ce serait catastrophique, nous a-t-elle dit alors que l’économie replongerait en récession. Si l'on doit à nouveau introduire des mesures de confinement dans les pays riches [...] évidemment, ça va avoir un fort impact sur la croissance, sur le tourisme, sur les échanges commerciaux. Et on pourrait tout à fait se retrouver dans la même situation que celle dans laquelle on était début 2020. Retour à la case départ.
Dans la mesure où le variant est moins dangereux que le Delta, qu’on accélère sérieusement l’octroi de la troisième dose, pour laquelle nous sommes très en retard, et qu’on réussisse à maîtriser les hospitalisations, la croissance mondiale pourrait croître de façon presque aussi importante qu’en 2021.
Le Fonds monétaire internationalFMI prévoyait, mi-octobre, une croissance de près de 5 % du produit intérieur brutPIB pour l’économie mondiale en 2022, de même que pour les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada notamment. La croissance pourrait s’établir à 4,3 % dans la zone euro, à 6,3 % dans les pays émergents et en développement de l’Asie, jusqu’à 8,5 % en Inde.