Nouveaux affrontements en Équateur, une tentative de « coup d’État » dit le président
Radio-Canada
Pour la deuxième journée consécutive, de violents affrontements ont éclaté vendredi après-midi autour du Parlement à Quito entre manifestants autochtones et forces de l'ordre, le président équatorien Guillermo Lasso dénonçant une tentative de « coup d'État ».
Comme la veille, aux jets de pierres, mortiers d'artifice et objets de toutes sortes lancés par les protestataires, les forces de l'ordre ripostaient au canon à eau et avec des grenades lacrymogènes et assourdissantes, a constaté l'AFP en fin d'après-midi.
Mais vers 18 h (heure locale), les affrontements avaient nettement baissé d'intensité. Des heurts isolés se poursuivaient ici et là avec de petits groupes de manifestants.
Vidéo à l'appui diffusée sur son compte Twitter, la police a dénoncé l'intrusion de manifestants dans l'ambassade d'Égypte, voisine du lieu des affrontements, à partir de laquelle ils attaquent les forces de l'ordre avec des explosifs.
Le but de toutes ces violences est de perpétrer un coup d'État, a estimé M. Lasso, dans une allocution sur les médias publics, appelant la communauté internationale à agir contre cette tentative de déstabilisation de la démocratie en Équateur.
Près de 14 000 manifestants autochtones sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants, d'après la police qui estime leur nombre à près de 10 000 dans la capitale.
Les violences ont fait six morts et des dizaines de blessés, alors que Quito est en grande partie paralysée et ses accès bloqués par de nombreux barrages routiers.
Le leader du mouvement, Leonidas Iza, chef de la Confédération des nationalités indigènes d'Équateur (CONAIE), organisation fer-de-lance des manifestations, a prévenu vendredi dans un entretien avec l'AFP que la mobilisation durera jusqu'à obtenir des résultats.
Iza ne contrôle plus la situation. Il n'a plus aucun contrôle sur les manifestations et la criminalité que ses actions irresponsables ont générées, a accusé le président Lasso, prévenant que le gouvernement utiliserait tous les moyens légaux à sa disposition pour affronter les vandales.