Nightmare Alley, la nouvelle fable sombre de Guillermo del Toro
Radio-Canada
Nightmare Alley, le nouveau film de Guillermo del Toro, qui se déroule dans l'univers sombre et glauque des foires aux monstres des années 1940, est une fable sur les faux-semblants, les mensonges et la cupidité sans borne, selon le réalisateur mexicain.
Le film noir, qui sort ce vendredi au Canada, est le premier long métrage de Guillermo del Toro depuis sa consécration aux Oscars pour La forme de l'eau (The Shape of Water). On y trouve en vedette Bradley Cooper dans la peau d'un voyant itinérant qui met sur pied une arnaque pour soutirer leur fortune à une riche clientèle.
Pour les besoins du film, le réalisateur a fait construire une réplique grandeur nature des grandes fêtes foraines américaines de l'époque, avec chapiteau de cirque et pavillons. On y trouve notamment les geek shows dans lesquels des malheureux étaient poussés à accomplir des actes aussi répugnants qu'avilissants, comme décapiter un poulet avec les dents, en échange d'un peu d'alcool ou de drogue.
C'est une mise en accusation d'une certaine forme d'ambition, d'une certaine forme de capitalisme ou d'exploitation d'autrui, résume l'acteur Willem Dafoe, qui joue le bonimenteur chargé d'attirer le chaland, Clem Hoately.
C'était un monde merveilleux, bien qu'un petit peu sombre, a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
L'histoire du film est tirée d'un roman de William Lindsay Gresham, déjà adapté au cinéma en 1947. On y suit Stan Carlisle (Bradley Cooper) intégrant la troupe de la foire et devenant rapidement maître dans l'art du mentalisme.
Mais il finit par se lasser de tromper des clients et clientes ordinaires à l'aide des messages codés échangés avec son assistante Molly (Rooney Mara). Stan fait la connaissance d'une psychiatre, femme fatale interprétée par Cate Blanchett, avec laquelle il dupe des millionnaires souhaitant s'entretenir dans l'au-delà avec des amours mortes.
Il y a un vide en lui, et un besoin d'avoir plus, plus et toujours plus, explique Guillermo del Toro.
Avec La forme de l'eau (Oscar du meilleur long métrage et du meilleur réalisateur en 2018), le cinéaste mexicain filait une métaphore sur le racisme et le rejet des gens différents à travers une histoire d'amour impossible se déroulant dans un laboratoire militaire durant la Guerre froide.