Négociations entre les pharmaciens et Québec : de grands maux, peu de remèdes
Radio-Canada
Le bras de fer se poursuit entre l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) et le gouvernement du Québec pour le renouvellement d’une entente entre les deux parties, qui établit notamment la hausse des tarifs et les conditions qui y sont liées.
Les négociations piétinent surtout sur le statut de la nouvelle entente négociée, intérimaire pour l’heure. Les pharmaciens propriétaires la souhaiteraient plus pérenne au bénéfice de leurs patients.
On s’entend sur le montant [de la hausse tarifaire], mais pas sur la pérennité du tarif, explique le président de l’association, Benoit Morin. Pour des entrepreneurs comme nous, il faut avoir une vision à long terme.
« On a toujours eu une excellente collaboration [avec le ministère de la Santé et des Services sociaux] mais là, on dirait qu’on négocie avec des gens qui nous connaissent moins. »
À titre de représentant de la profession, M. Morin exige, pour les 2043 pharmaciens propriétaires du Québec, un équilibre qui permet d’évoluer dans un contexte où la santé s’est hissée au premier plan depuis le début de la pandémie et où l’inflation a fait exploser les coûts et les attentes salariales.
On a souvent la perception d’être traités comme des employés alors qu’on est des entrepreneurs qui doivent payer leurs employés, leurs fournisseurs, leurs dépenses, leurs fournitures, dont les prix montent en flèche, assure-t-il en entrevue à RDI. C’est le contexte qui fait qu’on est dans une impasse.
Échue depuis le 31 mars, l’entente réglemente la facturation de la distribution des médicaments, la surveillance de la thérapie médicamenteuse et les actes cliniques effectués par les pharmaciens.
La distribution des médicaments représente 95 % des revenus des pharmaciens, tandis que les services rendus dans le cadre de la Loi sur l’assurance maladie et de la Loi sur l’assurance médicaments constituent les 5 % des revenus restants, dont une grande partie concerne la vaccination, précise M. Morin.
Les pharmaciens prévoient d’être davantage sollicités à la fin de l’été quand débuteront les nouvelles campagnes de vaccination contre la COVID-19 et la grippe, un paramètre non négligeable des négociations, soutiennent-ils.