Moratoire sur les évictions: «Des mesures temporaires, ce n’est pas suffisant»
TVA Nouvelles
Bien qu’il accueille de façon positive le dépôt du projet de loi limitant les évictions, le Regroupement des comités de logement et des associations de locataires du Québec (RCLALQ) souhaite des mesures durables plutôt que temporaires.
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Le projet de loi présenté mercredi par la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, prévoit notamment un moratoire de trois ans sur les évictions et l’élargissement de la protection offerte aux aînés à faible revenu aux 65 ans et plus.
«De protéger les locataires aînés qui sont ciblés de manière plus importante que les autres locataires, c’est très important», a indiqué le porte-parole du RCLALQ, Martin Blanchard, en entrevue avec Mario Dumont.
«Cela dit, ce qui pose beaucoup de questions, ce sont les mesures temporaires sur les évictions, a-t-il ajouté. On n’a pas le texte devant nous. On se pose des questions à ce sujet au regroupement et on a des revendications vraiment particulières pour la question des évictions.»
M. Blanchard souhaite que l’adoption de ce projet de loi soit rapide, mais qu’elle se fasse dans les règles de l’art, soit en consultant les experts.
«Ça doit se faire avec des consultations particulières où on invite les intervenants terrain, a-t-il dit. La ministre disait hier qu’elle voulait effectuer son travail de façon plus humaine. Alors si on veut être plus humain, il faut entendre les intervenants qui sont sur le terrain, qui sont avec les humains.»
Selon lui, même après le moratoire, la problématique des évictions perdurera si rien n’est fait.
«Ce qu’on doit quand même souligner, c’est que les évictions, les reprises de logements et les travaux majeurs sont utilisés dans le cadre d’opérations spéculatives où on met les ménages locataires, des familles, des personnes seules, on les met à la rue tout simplement pour relouer le logement beaucoup plus cher», a affirmé l’expert.