Mise à jour économique
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Lettres des principaux leaders syndicaux du Québec et de la société civile au premier ministre Justin Trudeau, aux ministres Chrystia Freeland, Jean-Yves Duclos et Mona Fortier réclamant la mise en place d’un programme d’assurance médicaments public et universel.
LETTRE OUVERTE – En février 2018, votre gouvernement a annoncé la mise sur pied d’un Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments. En juin 2019, celui-ci rendait son rapport final, communément appelé le rapport Hoskins. On y proposait une feuille de route complète pour enfin instaurer un régime public et universel d’assurance médicaments. Malgré les promesses de votre gouvernement en ce sens, aucune mesure concrète n’a été prise pour mettre en œuvre cette politique publique. Le discours du Trône, prononcé en novembre dernier, ne donnait aucune indication sur les intentions gouvernementales. Nous nous expliquons mal une telle situation alors que ce dossier semblait prioritaire encore récemment.
Les problèmes de l’assurance médicaments sont connus depuis fort longtemps et ont été amplement documentés. Le rapport Hoskins a clairement démontré que la situation n’était plus tenable et qu’il fallait aller de l’avant avec un régime public et universel. Le Canada est le seul pays de l’OCDE à ne pas avoir intégré les médicaments d’ordonnance à son système public de santé. Trop de personnes au Canada ne peuvent tout simplement pas se payer de médicaments, tandis que l’accès aux médicaments est variable et dépendant des couvertures des régimes privés. En plus de ces iniquités, les dépenses en médicaments au Canada et au Québec sont parmi les plus élevées au monde. L’explosion des coûts met en péril la viabilité des régimes privés et des régimes publics. Sans régime public et universel, il est très difficile de négocier à armes égales avec les entreprises pharmaceutiques.
Que ce soit au Québec ou au Canada, les citoyens et les citoyennes ont besoin d’un régime public et universel d’assurance médicaments. La mise à jour économique et le budget constituent des occasions en or pour poser les premiers jalons vers un régime public et universel d’assurance médicaments. Nous demandons à votre gouvernement de tenir sa promesse et d’agir en fonction de l’intérêt collectif. Car ne pas agir dès maintenant mettra en péril, à plus ou moins long terme, le financement de nombreux autres services essentiels de santé.
Comme le Québec détient son propre régime public/privé, nous jugeons que le Québec doit avoir droit à une compensation entière à condition qu’un régime public et universel soit mis en place et offre une couverte équivalente ou supérieure à celle du régime national.
Cordialement,
Johanne Arnould, présidente d’Union des consommateurs, Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (APTS), Gaëlle Fedida, présidente de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB), Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Nathalie Levesque, présidente par intérim de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), Caroline Senneville, présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Sophie Verdon, coordonnatrice de la Coalition solidarité santé