Migrants : le pape appelle à Lesbos à mettre fin à un « naufrage de civilisation »
Radio-Canada
Devant une quarantaine d'exilés, le pape François a appelé dimanche à mettre fin à un « naufrage de civilisation » lors d'un vibrant discours au camp de migrants de Mavrovouni à Lesbos, cinq ans après sa première visite sur cette île grecque emblématique de la crise migratoire.
« [La Méditerranée] est en train de devenir un cimetière froid sans pierres tombales [...] Je vous en prie, arrêtons ce naufrage de civilisation! »
Le souverain pontife a fait cette déclaration au deuxième jour de sa visite en Grèce, marquée par une visite éclair à Lesbos.
Dans le camp de Mavrovouni, qui abrite encore près de 2200 demandeurs d'asile, le pape a été chaleureusement accueilli par une foule de migrants qui s'étaient massés entre les conteneurs et les tentes du camp. Le Saint-Père a longuement salué et béni les familles présentes, parmi lesquelles de nombreux enfants. Welcome!, We love you, pouvait-on entendre.
Sous une tente, il a ensuite écouté les chants joyeux d'une chorale d'exilés, avant de s'attrister que la Méditerranée, berceau de tant de civilisations soit désormais comme un miroir de la mort, rappelant les images crues des petits corps gisants sur les plages.
Ne permettons pas que la mare nostrum se transforme en une désolante mare mortuum, que ce lieu de rencontre devienne le théâtre de conflits! Ne laissons pas cette mer des souvenirs devenir la mer de l'oubli, a-t-il exhorté devant la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou, le vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas et le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi.
Une quarantaine de demandeurs d'asile, en majorité catholiques originaires du Cameroun et de République démocratique du Congo (RDC), ont assisté ensuite à la prière à la Vierge dite par le pape.
Auparavant, Christian Tango, un Congolais de 31 ans, s'est adressé au pape, le remerciant pour son esprit d'humanité qu'il manifeste à tous ses enfants migrants et réfugiés, avant de lui demander ses prières pour avoir un lieu sûr en Europe.
Nous sommes des humains, nous les réfugiés. Il faut nous traiter comme des humains et pas comme des prisonniers, a déclaré à l'AFPAgence France-Presse le Congolais Orphée Madouda, qui a assisté à la prière.