Mesurer le bruit des navires pour le réduire
Radio-Canada
Une station de recherche sous-marine a récemment été installée dans le Saint-Laurent par des chercheurs de l'Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) afin de mesurer l'empreinte acoustique des navires qui y circulent.
Alors que le trafic maritime mondial a triplé depuis les années 50, les chercheurs veulent mesurer et analyser le bruit généré par les bateaux dans le but, éventuellement, de le réduire.
Le bruit est une nuisance pour plusieurs organismes marins, spécialement les mammifères marins, explique le directeur de l'ISMERInstitut des sciences de la mer de Rimouski-UQARUniversité du Québec à Rimouski, Guillaume St-Onge. Ça peut empêcher les individus de communiquer, ça peut rendre la localisation des proies plus difficile. Si le bruit est très fort, ça peut même avoir des effets physiologiques.
C'est pourquoi une station scientifique qui envoie des données presque en temps réel a été déployée à 350 mètres de profondeur au large de Rimouski.
Cette station permet de mesurer l'empreinte sonore des bateaux grâce à des hydrophones placés en mer, mais également grâce à des équipements installés à bord même des navires.
À l'intérieur des navires on enregistre, on essaie de déterminer d'où vient le bruit et ensuite le navire passe dans notre station, on écoute le bruit à l'aide d'hydrophones. Comme ça on est capables de comprendre d'où vient le bruit et on est capables de travailler avec les armateurs pour le réduire, indique M. St-Onge.
Quatre armateurs participent d'ailleurs au projet, soit Fednav, Groupe CSL, Desgagnés et Algoma. À ces partenaires s'ajoute également le centre de recherche appliquée Innovation maritime – qui s'occupe principalement du monitorage à l'intérieur des navires – et les entreprises rimouskoises OpDAQ Systèmes et Multi-Électronique.