Marioupol: au cœur d’une ville qui «n’existe plus»
TVA Nouvelles
Des centaines de milliers de personnes sont prisonnières de Marioupol, ville ukrainienne tellement bombardée qu’elle « n’existe plus », selon son maire. L’évacuation des civils, qui devaient être protégés par un cessez-le-feu, a encore échoué hier et des Ukrainiens sont sans nouvelles de leurs proches dans cette ville coupée de toute communication.
« Je me sens impuissant, parce que je ne peux pas l’aider », confie un Ukrainien de Châteauguay, Daniel Mukhin, en parlant de sa mère de 70 ans, qui vit seule à Marioupol. Il tente d’appeler chaque heure.
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« J’espère que si pour quelques minutes il y a une connexion cellulaire, elle va recevoir mes messages. C’est le seul espoir qui me reste », raconte-t-il.
« Au milieu de scènes dévastatrices de souffrances humaines, une deuxième tentative [en autant de jours] aujourd’hui de commencer à évacuer quelque 200 000 personnes de la ville a été interrompue », a indiqué hier le Comité international de la Croix-Rouge. Un cessez-le-feu devait permettre aux civils de quitter la région en sécurité depuis samedi. Or, les bombardements se sont poursuivis.
Ce couloir humanitaire devait permettre une évacuation vers un lieu plus sécuritaire, selon le maire Vadim Boïtchenko. Ce dernier évoque des milliers de blessés et affirme que « Marioupol n’existe plus ».
« Une amie a réussi à se rendre près de la tour cellulaire pour m’appeler [hier], a raconté au Journal Christina Diadiura, qui vit présentement à Kyïv. C’est l’enfer là-bas [Marioupol]. Les gens sont affamés, n’ont plus de nourriture, et ils boivent l’eau de pluie. Ils sont juste brutalement détruits. »