Maladie inconnue: quatre personnes ont reçu un autre diagnostic
Radio-Canada
Un comité de neurologues donne un diagnostic différent à des patients qui auraient une maladie inconnue.
Le comité de surveillance mis sur pied par la Santé publique du Nouveau-Brunswick, composé de six neurologues, a commencé à envoyer des diagnostics par la poste aux patients qui seraient atteints d’une maladie neurodégénérative inconnue.
Luc Leblanc a reçu un de ces diagnostics. Ils ont conclu que c’était de la sévère anxiété et qu’il faudrait que je me fasse voir par un neuropsychologue, mais la province je pense a un gros manque de neuropsychologues.
Luc LeBlanc ne comprend pas pourquoi il a reçu ce diagnostic par la poste, sans avoir vu, au préalable, un spécialiste. Je trouve que la province a fait un travail pitoyable, vraiment, j’ai rencontré plusieurs neurologues, j’ai jamais eu de diagnostic vraiment fait à l’aveuglette comme ça, sans être vu, ou avoir au moins un rendez-vous, je n’ai jamais vu un des six neurologues qui a été choisi par la province.
Au moins quatre personnes auraient appris, par la poste, qu’elles ne souffraient pas de la maladie inconnue, selon ce que Radio-Canada a appris. Fin janvier, Johanne Boucher, de Caraquet, a appris qu’elle était plutôt atteinte d’une forme d’aphasie progressive. Carol Clark, qui vit maintenant en Ontario, a elle aussi reçu elle aussi un autre diagnostic.
Luc LeBlanc est sceptique. C’est pas tout le monde qui croit ce que la province fait, parce qu’il n’y a pas vraiment grand personne avec aucune recherche.
Le chef du département des neurosciences de l’Hôpital de Moncton, Dr Dhany Charest, n’est pas surpris de voir que les diagnostics du comité de surveillance sont différents. Le diagnostic initial a généré beaucoup d’anxiété chez les familles, chez les patients, et puis je pense qu’heureusement, on commence à voir des réponses, et puis ce qui est en train de se passer c’est pas surprenant, c’est ce qu’on s’attendait de voir.
Dr Charest dit que même si à l’origine un diagnostic n’a pu être clairement établi, cela ne signifie pas nécessairement qu’il s’agisse d’une maladie inconnue. Selon lui, il est parfois difficile de comprendre les symptômes que développent les patients. Des fois c’est facile de mettre ça dans une case, puis d’autres fois c’est difficile, et ça arrive des fois qu’on y arrive pas à mettre ça dans une case spécifiquement, ça ne veut pas nécessairement dire qu’il y a une nouvelle maladie, c’est juste que c’est une présentation différente d’une maladie connue.
Le spécialiste insiste donc sur l’importance de demander un second regard, lorsque la situation n’est pas claire. C’est notre responsabilité en tant que professionnels de la santé, lorsqu’on a quelque chose qu’on ne comprend pas, c’est notre responsabilité d’exposer nos inquiétudes à des collègues pour avoir un deuxième avis.