Les services funéraires, version nouvelle génération
Radio-Canada
Le secteur funéraire connaîtrait-il une petite révolution? La conversion en ligne des cérémonies pendant la pandémie de COVID-19 a attisé l’intérêt des fintechs (combinaison de « finance » et « technologie »). Mais les agences de régulation provinciales restent frileuses à ces nouveaux modèles 100 % en ligne, déplorent certains entrepreneurs qui doivent parfois attendre des mois pour se lancer en affaires.
Quand on a demandé une licence en Ontario, la pandémie a débuté. Ça a changé tout le processus de demande de permis et il a fallu attendre 10 mois pour obtenir la licence, se souvient Mallory Greene, qui a cofondé Eirene en novembre 2020.
Son concept? Un service funéraire complètement dématérialisé, accessible en ligne ou par téléphone, jusqu’à la remise finale des cendres du défunt. Ça enlève de la pression tout en laissant de la flexibilité au client, vante l’entrepreneure.
Outre les complications administratives liées à la pandémie, la Torontoise a constaté que le marché restait peu ouvert à la concurrence, en Ontario. Les rares nouvelles licences accordées sont attribuées à des candidats possédant déjà des pompes funèbres, soutient-elle.
Je pense qu'en dépit du fait que notre modèle d'entreprise est très similaire en ce qui a trait aux opérations à celui d'autres entreprises de pompes funèbres – les gens peuvent le faire dans le confort de leur maison plutôt qu'en personne – nous recevons souvent beaucoup d'opposition sur le plan de la réglementation, constate Mme Greene.
Questionnée sur cette fermeture à la concurrence qui lui est reprochée, l’Autorité des services funéraires et cimetières de l’Ontario répond que le nombre de licences octroyées dépend du nombre de personnes et d'entreprises qui en font la demande et passent par le processus de délivrance des licences, écrit son porte-parole David Brazeau à Radio-Canada.
« Il faut des discussions à l’échelle gouvernementale. La concurrence, c’est important, c’est sain, il faut laisser du choix au consommateur. »
Ces obstacles n’ont toutefois pas empêché Mme Greene d’ouvrir de nouveaux bureaux dans d’autres provinces, en Nouvelle-Écosse où l'évolution de la réglementation va plus vite, dit-elle, alors que l’Alberta étudie son dossier depuis six mois et que la Saskatchewan pourrait bien lui donner son aval au courant de l’été.
Dans les dernières années, notre croissance est de l’ordre de 100 %, affirme la femme d’affaires. Nous avons commencé à trois employés et aujourd’hui nous sommes sept. Nous sommes sollicités notamment parce que les gens ne meurent plus où ils ont grandi.