Les réservations non honorées, un nouveau fléau social?
Radio-Canada
« L’an passé, c’était l’enfer », s’exclame Karine Ladouceur, du haut de ses 20 ans d’expérience comme esthéticienne.
Il y avait au moins une personne qui annulait chaque jour, parfois des gens qui avaient réservé la veille et qui ne donnaient plus signe de vie, poursuit-elle.
Elle constate que la situation s’est un peu améliorée depuis quelques semaines. En fait, depuis que son salon, l’Institut Ô Soins Finesse à Longueuil, a implanté une application qui envoie des rappels automatiques aux clients 48 heures et 2 heures avant les rendez-vous.
Selon elle, la pandémie et les confinements successifs ont changé les mentalités et le respect en a pris pour son rhume. J’espère que les choses vont s’améliorer, dit-elle, optimiste.
À quelques centaines de mètres de là, la manucure Lyne Chanthavong hausse les sourcils et laisse échapper un soupir quand on lui parle des réservations non honorées.
Une réalité qu’elle subit depuis 20 ans, avec des hauts et des bas, et qui a désormais rattrapé de nombreux professionnels. Elle tente inlassablement de sensibiliser sa clientèle, mais en vain.
Son salon de manucure accueille une douzaine de personnes quotidiennement, et il arrive que la moitié ne se présente pas. Un véritable casse-tête, d’autant qu’en cette période de pénurie de main-d'œuvre, l’entreprise peine à recruter.
Il faut se démener pour trouver des professionnels, raconte Mme Chanthavong, et, au bout du compte, ils se tournent les pouces.
Massothérapeutes, ostéopathes, esthéticiennes, pédicures, manucures, de nombreux professionnels en soins personnels témoignent des conséquences qu'ont pour eux les réservations non honorées.