Les hommes autochtones atteints de cancers de la prostate plus graves et avancés
Radio-Canada
Les hommes autochtones atteints d'un cancer de la prostate sont à un stade plus grave et plus avancé au moment du diagnostic que les hommes non autochtones, selon une nouvelle étude canadienne.
Il ressort très clairement de ces données que les hommes autochtones courent un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate agressif que les hommes non autochtones, a déclaré le docteur Adam Kinnaird, auteur principal de l'étude et titulaire de la chaire Frank et Carla Sojonky de recherche sur le cancer de la prostate à l'Université de l'Alberta.
L'étude, publiée lundi dans la revue Cancer, a examiné les données de dépistage du cancer de la prostate chez près de 1,5 million d'hommes en Alberta entre 2014 et 2022. Ils avaient tous entre 50 et 70 ans.
À l'aide de codes postaux, les chercheurs ont découvert que les hommes des communautés des Premières Nations et des Métis étaient beaucoup moins susceptibles d'avoir subi un test d'antigène spécifique de la prostate (APS) -- la méthode utilisée pour dépister le cancer de la prostate -- que les hommes vivant à l'extérieur des communautés autochtones.
Les hommes non autochtones font faire leur test APS 50 % plus souvent que les hommes autochtones. Et c'est une assez grande différence, a indiqué le docteur Kinnaird.
Ce manque de dépistage, a-t-il dit, pourrait être un facteur contributif à l'autre découverte majeure de l'étude, à savoir qu'au moment du diagnostic, le cancer de la prostate chez les hommes autochtones était plus avancé et plus agressif que chez les hommes non autochtones.
Cette découverte était basée sur les caractéristiques tumorales de 6049 hommes diagnostiqués avec un cancer de la prostate qui ont été vus dans des centres de référence en urologie à l'Université de l'Alberta à Edmonton et à l'Université de Calgary.
Le docteur Jason Pennington, chirurgien au Scarborough Health Network et responsable pour les Autochtones du Programme régional de cancérologie du Centre-Est en Ontario, a indiqué que les résultats ne sont pas surprenants.
(Ils) appuient en fait les conclusions que nous avons obtenues en l'Ontario, a souligné le docteur Pennington, qui n'a pas participé à l'étude et est membre de la Nation huronne-wendat.