Les dix commandements de Dorothy Dix : Julie Le Breton à la quête du bonheur
Radio-Canada
Présentée à partir de mardi à L'Espace Go, la pièce Les dix commandements de Dorothy Dix marque la première interprétation théâtrale en solo de Julie Le Breton. Elle y incarne les nombreuses voix d’une même femme, dont la vie adulte a été gouvernée en bonne partie par la recette du bonheur élaborée par une chroniqueuse vedette américaine.
Elizabeth Meriwether Gilmer, mieux connue sous son pseudonyme Dorothy Dix, est une figure marquante du journalisme de la première moitié du 20e siècle. Au plus fort de sa popularité, elle était lue par 60 millions de personnes à travers le monde, et était publiée dans près de 300 journaux.
L'un de ses faits d’armes les plus célèbres demeure la publication, destinée principalement aux femmes américaines au foyer, d’une liste de règles à suivre afin d’atteindre le bonheur au quotidien. C’était un modus operandi pour naviguer cette vie qui n’était pas à la hauteur des aspirations de certaines femmes, et de mon personnage, affirme Julie Le Breton.
Signée par la scénographe Stéphanie Jasmin (Les Marguerite(s)), la pièce s’inspire de la grand-mère de l’autrice, qui a vécu presque centenaire. Les commandements de Dorothy Dix sont devenus le livre d’or de sa vie, c’est ce qui a guidé sa quête du bonheur pendant le siècle qu’elle a traversé, indique la comédienne.
Son rôle se décline en plusieurs phases de la vie de la protagoniste. Elle a parfois 8 ans, parfois 50 ans, parfois 100 ans… On traverse un siècle avec elle, de façon absolument pas chronologique, dit Julie Le Breton.
C’est comme si on avait accès à l’essence, à la psyché, à l’âme d’une femme, et à ce qu’elle a de plus intime et de plus enfoui [...]. C’est comme un long fil de couture; on n’est pas dans le témoignage, on est dans quelque chose qui s’apparente beaucoup plus à un voyage intérieur.
Si Dorothy Dix est aujourd’hui reconnue comme une pionnière du féminisme – elle a notamment milité en faveur du droit de vote des femmes aux États-Unis –, ses conseils pour devenir la femme parfaite peuvent sonner archaïques aux oreilles modernes.
Pour Julie Le Breton, il faut en prendre et en laisser.
On est avant la psychothérapie, on est aux balbutiements de l’importance de parler de ce qui nous trouble, et de partir à la conquête de nos rêves, analyse l’actrice. C’était une époque où les femmes n’avaient pas les opportunités qu’elles ont aujourd’hui.