Les chambres de commerce veulent franciser moins vite
TVA Nouvelles
Alors que la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) se relève d’une tempête, l’organisation qui les chapeaute demande de ne pas imposer le français trop vite aux immigrants.
«On peut bien se dire que tout le monde peut apprendre le français en deux ou trois mois, mais nous, on pense que deux ans, c’est plus réaliste», estime Charles Milliard, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
«Beaucoup de nos membres, entre autres dans le [secteur] manufacturier où il y a des emplois peu qualifiés, nous disent que c’est difficile après seulement six mois», plaide-t-il.
Charles Milliard se dit pour le projet de loi, mais le trouve «perfectible».
Allègements administratifs, processus complexes, délais pour communiquer exclusivement en français... la FCCQ mène en ce moment des activités de lobbyisme pour modifier le projet de loi actuel du gouvernement Legault.
«On veut que la langue du travail au Québec, ça soit le français, de la première personne dans l’échelon ou la dernière, mais on pense que six mois pour s’adresser uniquement en français pour certaines personnes immigrantes, c’est difficile», martèle Charles Milliard.
En gros, la FCCQ saisit mal que l’on donne deux ans aux immigrants temporaires pour maîtriser assez le français pour obtenir un certificat de sélection du Québec (CSQ), alors que l’État s’apprête à communiquer exclusivement avec eux en français après six mois seulement.
«On peut penser que le gouvernement doit entendre l’argumentaire des chambres de commerce», observe pour sa part Jean-Claude Bernatchez, professeur de relations de travail à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Ces derniers mois, Le Journal a pourtant rencontré plusieurs immigrants, qui ont appris le français en quelques mois à peine, comme Juan Parra, 43 ans, qui est originaire de Colombie.