Le tunnel ne cesse de s’allonger pour les hôteliers
Radio-Canada
Les hôteliers canadiens ont cru voir la lumière au bout du tunnel plus d’une fois ces deux dernières années. Juste avant les Fêtes, l’optimisme dominait encore, mais la cinquième vague a une nouvelle fois causé de nombreuses annulations et plongé certains revenus à leur plus bas.
Le stationnement devant l’hôtel Sheraton Cavalier, à Calgary, est aux trois quarts vide. À l’intérieur, un rare client est attablé dans le salon.
L’établissement accueille d’ordinaire de nombreuses conférences et des séminaires. Les fins de semaine, des hordes de sportifs amateurs et leurs parents envahissent les couloirs.
Au début décembre, nous étions pas mal optimistes. Nous avions plusieurs groupes de bonne grandeur, ce qui est un élément clé de notre modèle d’affaires, explique le gérant de l’hôtel, Grant Erickson. La pilule a été dure à avaler quand nous sommes revenus de congé et que les annulations sont arrivées rapidement.
Cet hôtel et centre de conférence a vu son taux d’occupation chuter, pour s'établir à entre 10 et 15 % en janvier. Pour être en bonne santé financière, l'établissement doit voir 60 % de ses chambres être occupées à cette période de l’année, selon M. Erickson.
Même les quelques réservations ne rapportent plus autant de revenus puisque les hôtels ont dû baisser leurs prix pour être compétitifs. Par exemple, une chambre ne coûte que 40 $ dans l'un des établissements voisins du Sheraton Cavalier.
« Nous faisons face aux deux pires scénarios : des taux de réservation bas et des prix en dessous des niveaux suffisants pour être en bonne santé financière. »
Or tous ne sont pas dans une situation aussi dramatique. Selon le président de l’Association des hôteliers de l’Alberta, David Kaiser, certains hôtels sont pleins grâce au retour de travailleurs du pétrole et du gaz dans certaines régions de la province.
L’hôtel Juniper, à Banff, affiche aussi complet certaines fins de semaine, quand le beau temps est de la partie dans les Rocheuses. Les voyageurs locaux compensent un peu. Les touristes étrangers, comme les Américains et les Britanniques, dépensent toutefois plus d’argent. Le tourisme international représente facilement 50 % de nos revenus. Donc oui, on a un peu de compensation, mais on a perdu sur les prix de nos chambres, explique le directeur de l'établissement, Oscar Pacheco.