Le Service de police de Mashteuiatsh victime de discrimination, selon un tribunal
TVA Nouvelles
Le Tribunal canadien des droits de la personne a donné raison à la communauté autochtone de Mashteuiatsh, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en statuant que son service de police est victime de discrimination dans son financement de la part du gouvernement fédéral.
«Il s’agit d’une décision importante pour les Pekuakamiulnuatsh, mais également pour l’ensemble des Premières Nations à travers le pays. La discrimination systémique est présente et confirmée par le Tribunal des droits de la personne», a déclaré le chef de la communauté, Gilbert Dominique.
Les problèmes de financement du corps de police de Mashteuiatsh ne datent pas d’hier. En 2016, devant un déficit de 1,6 million $, le chef Dominique avait déposé une plainte officielle pour discrimination à la Commission canadienne des droits de la personne contre Sécurité publique Canada.
Selon l’avocat au dossier, Benoît Amyot, le sous-financement dénoncé a eu des impacts déplorables au cours des dernières années autant sur les infrastructures que sur les effectifs.
«Par exemple, on parle d’équipements désuets. On parle d’alcootests qui ne sont plus fonctionnels, faisant en sorte que les policiers doivent sortir de la communauté, aller à l’extérieur, ce qui laisse un déficit de couverture», a indiqué Me Amyot.
La situation financière difficile a également fait en sorte qu’il était impossible d’offrir des salaires compétitifs aux policiers et même des formations.
«Des cas aussi simples que le cinémomètre, le radar, qui ne peut pas être utilisé par les policiers parce qu’il n’y a aucun policier qui a reçu sa formation de mise à jour. Ce n’est pas la situation actuellement, mais ce sont des situations qu’on a connues dans les dernières années», a ajouté l’avocat.
L’Association des directeurs de police des Premières Nations et Inuits du Québec (ADPPNIQ) se réjouit de la décision rendue le 31 janvier.
«Nos communautés méritent le même niveau de services, les mêmes outils que les communautés non autochtones. Une victime dans une communauté ou un crime commis dans une communauté devrait pouvoir bénéficier du même soutien et des mêmes outils qu’en territoire non autochtone», a affirmé son directeur général, Pierre Simard.