Le Québec et les plages du Maine, avec Serge Dupuis Le Québec et les plages du Maine, avec Serge Dupuis
Radio-Canada
Les joies de la plage en eau salée apparaissent au 17e siècle, en particulier à Brighton, dans le sud-est de l’Angleterre, la première station balnéaire. En Amérique, cette coutume arrive dans les plages de Newport au Rhode Island au 18e siècle. Au 19e siècle, les vacanciers occupent celles du Maine, de New York, du New Jersey et de la Floride.
Les plages de l’océan Atlantique sont les plus proches des populations de Canadiens français. À partir de 1853, le chemin de fer du Grand Tronc relie Montréal à Portland et facilite l’accès à cette destination, surtout réservée à la bourgeoisie.
La bourgeoisie québécoise fréquente les plages du fleuve Saint-Laurent, à l’eau très froide. Elle préfère dès lors celle d’Old Orchard, qui devient la plage la plus fréquentée de la Nouvelle-Angleterre. Ces vacanciers séjournent dans les grands hôtels. Ils se prélassent à la plage, se promènent sur les quais et assistent à des soirées dansantes.
Les grands hôtels demeurent dans le Maine, mais des petites cabines et des motels s'ajouteront à l’offre d’hébergement lorsque la destination deviendra extrêmement populaire dans les années 1950. La bourgeoisie y va plusieurs semaines. La classe ouvrière, un peu moins longtemps, ce qui est possible puisque les plages ne sont qu’à cinq ou six heures de route du Québec. « C’est extrêmement exotique, les États-Unis, pour quelqu’un qui avait été élevé dans un lieu avec une certaine coutume, pour qui l’anglais qui est parlé est moins familier », fait observer Serge Dupuis.
Plus encore, les vacanciers envoient des cartes postales à leur famille, contribuant ainsi indirectement à publiciser les lieux.
Après des décennies, la bourgeoisie change son itinéraire de vacances à la plage et préfère fréquenter les Caraïbes, notamment. « Old Orchard n’est plus associée à une destination d’élites à partir des années 1960 et 1970 », rappelle Serge Dupuis.
Également au cours de cette émission, Serge Dupuis donne des précisions sur la présence canadienne-française dans le Maine.