Le pape et les Autochtones, une relation qui a débuté avec Jean-Paul II
Radio-Canada
À quelques semaines de la rencontre entre la délégation autochtone et le pape au Vatican, nombreux sont les experts qui parlent d’un événement qui pourrait bien être historique. Mais la relation entre le chef de l'Église catholique et les Premières Nations canadiennes ne date pas d'hier.
En avril 2009, le pape Benoît XVI recevait au Vatican une délégation de 10 personnes composée notamment du chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Phil Fontaine, et du président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, Mgr James Weisgerber.
Lors de cette rencontre, le pape avait pu entendre le témoignage de survivants des pensionnats pour Autochtones. Il leur avait alors exprimé ses regrets pour les souffrances vécues par de nombreux pensionnaires.
Benoît XVI avait également partagé sa douleur face à l’angoisse causée par la conduite déplorable de certains membres de l’Église dans le système des pensionnats. Il avait dit qu'il prierait pour que les personnes affectées connaissent la guérison.
« Benoît XVI a insisté deux ou trois fois pour nous demander de nous réconcilier. Il n’a pas dit comment, mais il nous a demandé de le faire. »
Même si Benoît XVI ne s’était pas formellement excusé de la part de l’Église, Phil Fontaine, qui retourne au Vatican à la fin mars, affirme qu’il n’était pas déçu par cette rencontre, un an après que le premier ministre Stephen Harper ait présenté les excuses officielles du Canada aux Autochtones.
À cette époque, je pensais que c’était un exploit d’obtenir une rencontre privée avec le pape, dit-il.
Il rappelle toutefois qu’à ce moment-là, les sépultures n’avaient pas encore été découvertes sur les sites d’anciens pensionnats et que le rapport de la Commission de vérité et réconciliation n’avait pas encore été publié.
L’ambassadrice du Canada au Vatican de l’époque, Anne Leahy, se rappelle que cette visite avait été très longue à venir et que le président de la conférence épiscopale, Mgr James Weisgerber, avait travaillé très longtemps pour obtenir cette rencontre.