Le nickel connaît un nouveau boom à Sudbury
Radio-Canada
Après deux ans de tranquillité forcée et de tables vides, la vie reprend tranquillement dans la salle à manger du pub M.I.C. de Sudbury. La bonne humeur qui y règne s’explique par la levée des restrictions sanitaires, mais pas seulement. La hausse du prix du nickel suscite de nombreux sourires dans cette ville minière, qui a longtemps vécu au rythme des soubresauts d’une industrie volatile.
Y’a pas de mineurs qui entrent avec des centaines de dollars pis qui lancent ça dans le restaurant, relativise Mathieu St-Pierre. Mais Sudbury, c’est une ville de nickel. Donc, c’est sûr que, quand les prix augmentent, ça a toujours un effet pour nous.
Pour l’instant, le gérant du pub constate surtout l’effet macroéconomique de ce nouveau boom minier. Car, qui dit prix élevés dit plus d’exploration, plus d’emplois et donc une certaine confiance au sein de la population.
« Savoir que le prix est bon, ça aide tout le monde. Tout le monde a un peu plus confiance pour dépenser plus dans les restaurants. »
La guerre en Ukraine est responsable de la plus récente augmentation des prix du nickel.
Plus précisément, c’est l’effet des sanctions économiques imposées par l’Occident à la Russie qui est en cause. Moscou produit en effet environ 10 % du nickel mondial.
Toute tension sur l’offre vient causer des hausses de prix pratiquement automatiquement, résume le spécialiste de l’industrie minière Jean-Charles Cachon.
À la réduction soudaine de l’offre mondiale, s’ajoute la spéculation boursière observée dans les premières semaines du conflit. Le mois dernier, le prix du nickel a atteint un sommet de 100 000 $ la tonne. Devant cette frénésie, le London Metal Exchange a dû suspendre toutes les transactions de nickel et cesser de diffuser les prix de ce métal.
Si le prix à la tonne s’est depuis stabilisé (à environ 40 000 $), les sanctions contre la Russie devraient continuer de mettre de la pression sur l’approvisionnement mondial en nickel.