Le juge en chef quitte son poste
TVA Nouvelles
Le juge en chef de la Cour supérieure du Québec, Jacques R. Fournier, a décidé de tirer sa révérence après avoir passé sept ans à son poste, mais non sans avoir suscité la controverse en acceptant un voyage tous frais payés en Chine, en 2019.
Le juge Fournier a annoncé son départ hier dans une lettre adressée à ses collègues magistrats. Il quittera sa fonction au début du mois de mai prochain. Il continuera néanmoins à siéger, mais seulement comme juge surnuméraire.
« J’ai aimé profondément servir la Cour [...]. Cependant, je considère que l’heure est venue de laisser la place », écrit-il dans la lettre.
La porte-parole des tribunaux du Québec, Caroline St-Pierre, a indiqué que la décision du juge n’était pas une surprise. Âgé de 70 ans, il souhaitait, selon elle, réduire son rythme professionnel.
« En devenant surnuméraire, le travail des juges est considérablement réduit », a-t-elle expliqué dans un courriel.
Le cas du juge Fournier avait été scruté l’année dernière par le Conseil canadien de la magistrature à la suite d’un voyage tous frais payés qu’il avait effectué à Pékin, en juin 2019, où il avait rencontré des membres du système judiciaire chinois.
Le voyage, qui avait été révélé par notre Bureau d’enquête, était financé par l’Université de Montréal et le gouvernement chinois.
Contrairement aux stipulations du guide de déontologie des juges canadiens, le juge Fournier avait omis de signaler ce déplacement à l’étranger avant de partir. En entrevue avec notre Bureau d’enquête, il avait affirmé ignorer cette règle avec un ton tranchant. « Je n’ai jamais entendu parler de ça de ma vie », avait-il lancé.
Il avait aussi affirmé que, dans son esprit, sa visite n’endossait d’aucune façon le système répressif chinois.