Le jeune autiste coupable du meurtre de sa mère jugé comme un adulte
Radio-Canada
Maxime Allaire, qui a tué sa mère qui lui avait confisqué son iPod en février 2019, reçoit sa sentence en tant qu'adulte. La défense demandait une peine atténuante puisque le jeune homme était mineur lors des faits et qu'il est atteint de déficience intellectuelle ainsi que du trouble du spectre de l'autisme.
Maxime Allaire est condamné à perpétuité pour meurtre au second degré avec possibilité de libération conditionnelle après sept ans.
Dans sa décision, la juge Fannie Côtes retient que le jeune homme ne peut pas être réhabilité et qu'il y a trop de risques de récidive pour simplement l'envoyer dans un centre de réadaptation. Le centre de réadaptation ne réussira pas là où l’Institut a échoué; [...] or, aucun autre traitement n’est possible, écrit-elle, par rapport au passage de M. Allaire à l'Institut national de psychiatrie Philippe-Pinel après son arrestation.La juge Côtes ajoute que le jeune homme éprouve des pulsions sadiques et qu'il répond généralement à ses frustrations par la violence.Elle argue donc que l'application de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents ne pourrait permettre de protéger le public et une réhabilitation de M. Allaire. Cette durée de sept ans est largement insuffisante. Les faits de la présente affaire justifient une peine pour adulte, conclut la juge quant à la peine qui était demandée par la défense. Deux chefs d'accusation, pour voies de fait et menaces, ont d'ailleurs été portés contre le jeune homme lors de son passage à l'Institut Philippe-Pinel au printemps 2019.À un certain moment pendant de la lecture de sa décision, la juge a cité un expert qui s'est penché sur le cas de M. Allaire pour dire que ce dernier représentait un constat d’échec de la psychiatrie.Le manque d'empathie et de remords par rapport aux faits a aussi été retenu contre le jeune homme.
La juge a aussi retenu l'avis de plusieurs experts qui soutiennent que M. Allaire était conscient de la gravité de ses gestes le 16 février 2019. Le Tribunal conclut de la preuve que l’accusé savait que le geste qu’il posait était mauvais, peut-on lire dans le jugement.En s'appuyant également sur des analyses comportementales d'experts, la juge accepte donc que M. Allaire a une pensée assez sophistiquée s'apparentant à celle d'un adulte. Rappelons que dans la version retenue par la juge, le jeune homme a roué de coups sa mère après qu'elle lui eut pris son iPod, pour aller cherche un couteau et ensuite la poignarder à plusieurs reprises malgré ses appels à l'aide. M. Allaire s'est aussi caché des policiers lors de leur arrivée sur les lieux. Un expert a d'ailleurs indiqué durant les procédures que le trouble du spectre de l'autisme (TSA) dont est atteint le jeune n'est pas classique et que le TSA s'apparente davantage aux sens qu'à la pensée.
La juge Côtes a tenu à s'adresser à la grand-mère maternelle ainsi qu'à l'intervenante de M. Allaire pour leur dire que ces dernières étaient des modèles de résiliences. Dans son témoignage, la grand-mère, qui a perdu sa fille dans le drame, a indiqué qu'elle n’a pas pardonné à son petit-fils, mais affirme qu’elle ne l’abandonnera jamais.La cause sera de retour devant les tribunaux en mai, pour des procédures techniques.