Le CP affirme qu’il n'a aucune responsabilité dans la tragédie de Lac-Mégantic
Radio-Canada
Une nouvelle phase s'amorce dans le procès civil intenté contre le Canadien Pacifique (CP) : le transporteur ferroviaire a commencé mercredi la présentation de sa preuve pour convaincre le tribunal qu'il n'a aucune implication dans la tragédie de Lac-Mégantic.
Canadien PacifiqueCP compte faire entendre 25 témoins d’ici le 21 avril prochain devant le juge Martin Bureau de la Cour supérieure. Deux employés du Canadien Pacifique ont été les premiers témoins appelés à témoigner.
Stephen Callaghan, expert en sécuritaire ferroviaire, est aussi attendu à la barre. Ce dernier avait été entendu lors du procès criminel de Thomas Harding, Jean Demaître et Richard Labrie. Expert mandaté par la Sûreté du Québec à la suite du déraillement, il avait offert son expertise en exploitation ferroviaire, en recherche des causes de déraillement ainsi qu’en analyse de consignateur de données.
Les membres du recours collectif, le gouvernement du Québec et des assureurs, qui poursuivent le Canadien PacifiqueCP, ont terminé la présentation de leur preuve la semaine dernière.
L'entreprise soutient qu'il est faux de prétendre qu’elle négligeait la sécurité pour maximiser les profits, et affirme que la sécurité fait partie de l’ADN de la compagnie. Elle entend démontrer pourquoi certaines entreprises ont reconnu leur part de responsabilité, et ont payé des montants substantiels pour éviter d’autres recours.
Canadien PacifiqueCP soutient que c’est Transports Canada qui assure la sécurité sur le réseau, et que rien ne lui permet d’aller faire des inspections sur celui détenu par la Montreal, Maine & Atlantic (MMA). Il prétend également qu’une fois le train à la gare de triage de Côte-Saint-Luc, la responsabilité du convoi et du personnel était entre les mains de la Montreal, Maine & AtlanticMMA.
Le transporteur ferroviaire rappelle également qu’on ne peut faire abstraction du fait que Thomas Harding a reconnu la faute pénale de ne pas avoir sécurisé adéquatement le convoi de la MMA en haut de la pente à Nantes le 5 juillet 2013, et qu'il n’avait pas fait de test d’efficacité.
Si la responsabilité du CP est reconnue, le montant du dédommagement devra ensuite être déterminé.
Les avocats du Canadien Pacifique n’ont pas reçu l’autorisation de leur client pour donner des entrevues lors du procès. Ils nous réfèrent à la théorie de leur preuve présentée à la première journée du procès en septembre 2021.