La vie devant moi avec André Robitaille La vie devant moi avec André Robitaille
Radio-Canada
Yves Lafontaine et Louise Girard ont une fois de plus fait équipe avec le réalisateur Simon C. Vaillacourt. Le trio nous avait offert le documentaire Stanley Vollant, de Compostelle à Kuujjuaq en 2015 et 2017.
Le réalisateur a pour sa part fait appel à André Robitaille pour accompagner des jeunes atteints de cancer lors d'expéditions thérapeutiques organisées par la fondation Sur la pointe des pieds. L'animateur a réussi à tirer des témoignages très personnels de ces adolescents.
Ce qui m'a touché dans ce film-là, c'est la liberté d'expression, l'ouverture d'esprit, le sans censure de ces jeunes-là, la volonté de vouloir aider. On a vite compris qu'on faisait peut-être quelque chose d'utile. Je me suis senti libre avec eux d'aller assez loin dans les questions, dans les conversations, essayer de fouiller. Ça reste intime, mais d'assumer qu'on a le droit d'être indiscret, ça reste original, souligne André Robitaille.
Dès la première rencontre entre Mégane Tardif et André Robitaille, assis sur une roche après une expédition de canot, ils ont fondu en larmes, avant même de s'être dit quoi que ce soit. Les non-dits étaient suffisants pour que la charge émotive soit trop lourde.
Pour Mégane Tardif, les expéditions de la fondation ont été libératrices. Au début, j'étais plus concentrée sur ma santé physique, mais après un moment... ça a pris au moins un an comprendre que c'est la santé mentale qui a été affectée. Tu le réalises quand tu es là-bas, quand tu es autour des gens et tu en parles avec tout le monde et tu te sens compris. J'ai beaucoup d'amis que j'avais avant, je les voyais et ce n'était plus le même rapport. Je ne comprenais pas pourquoi. Ça faisait du bien d'être autour de gens qui comprennent ce que tu vis, confie Mégane.
Si André Robitaille a appris une chose au contact de ces jeunes, c'est de toujours avoir l'envie de vivre. La précarité de notre santé aussi. Ça a l'air d'une évidence, mais quand tu le côtoies, quand tu le vois... on pense beaucoup à Ariel aussi qui nous a quittés [pendant le tournage], c'est comme une preuve concrète que ça tient à un fil tout ce qu'on vit. Qu'on ait un cancer ou non, on y pense, souligne-t-il.