La reconstruction de Lytton se fait attendre, la gronde des résidents se fait entendre
Radio-Canada
Sept mois après que le feu ait ravagé 90 % du village, Lytton peine à se reconstruire et la grogne monte chez les résidents. L’équipe responsable de la reconstruction montre du doigt la perte des archives de la ville et le processus complexe de préservation du patrimoine pour justifier la lenteur des travaux.
Même si une couche de neige recouvre le sol, force est de constater que peu de choses ont changé à Lytton depuis que le feu de forêt s’est engouffré dans le village le soir du 30 juin 2021. Des piles de débris noircis et des cendres jonchent toujours le sol là où les maisons et les bâtiments se dressaient avant.
Vous ne pouvez pas avoir accès à votre courrier ni aller chez le médecin ou à la pharmacie, vous ne pouvez pas rencontrer vos amis et vous vous demandez combien de temps ça va prendre avant que les résidents reviennent, résume l’ancienne mairesse de Lytton, Jessoa Lightfoot.
Au centre de la résilience, installé dans l’école secondaire de Lytton épargné par les flammes, Denise O’Conner offre aux passants les informations nécessaires pour une foule de besoins variés, allant à la manière de récupérer son courrier à comment imprimer des documents d’assurance.
Nous sommes vraiment frustrés. Sept mois c'est long et pendant longtemps, peut-être cinq mois au moins, nous n’avons rien vu bouger, dit-elle en ajoutant qu’elle craint que les résidents de Lytton n'y reviennent pas.
Ce manque de progrès perçu par plusieurs habitants engendre des tensions. Le maire, Jan Polderman, a décliné une demande d’entrevue de la part de CBC/Radio-Canada en citant plusieurs critiques des résidents et ne souhaitant pas légitimer leurs plaintes.
Le village de Lytton est situé dans un secteur d’une grande importance archéologique puisqu’il se dresse sur un ancien village des Premières Nations. Cela signifie qu’un permis est nécessaire pour effectuer tous travaux qui pourraient perturber le sol.
Malheureusement, vous ne voyez pas beaucoup de choses se dérouler sur place, mais il y a beaucoup de travail qui se fait en amont, explique un des conseillers qui gère, en partenariat avec le maire et un autre conseiller, le plan de reconstruction.
Ron Mattiussi a d’ailleurs été le directeur municipal de Kelowna durant le feu de 2003 et a été appelé à aider la Ville de Grand Forks après les inondations catastrophiques de 2018.