La patience des chômeurs mise à rude épreuve par Ottawa
TVA Nouvelles
Les délais pour obtenir des prestations d'assurance-emploi sont encore très longs, estime le Mouvement Action chômage Lac-Saint-Jean.
En effet, ces délais peuvent aller jusqu'à quatre mois d'attente. En 19 ans au Mouvement, la directrice générale, France Simard, n'a jamais vu ça. «On n'est pas seulement à un mois. On est à deux, trois ou quatre. Même que dans une région, ils ont même vu jusqu'à six mois où ils n'ont pas d'assurance-emploi qui rentre.»
Seulement en novembre, l'organisme a compté 34 dossiers où les délais s'étiraient. Se retrouver jusqu'à quatre mois sans revenus créé beaucoup d'anxiété: «C'est ça qui devient désespérant pour les prestataires. Ils sont découragés. Ils se font harceler par des créanciers. Les loyers ne sont pas payés. Ils ont faim parce qu'ils n'ont pas d'argent non plus qui rentre», a témoigné Mme Simard.
Le Mouvement comprend que des particularités peuvent provoquer des délais. Mais ce qui choque, c'est la façon dont répond Service Canada.
«Quand ils appellent Service Canada, ils se font dire de cesser d'appeler. Ça ne donne rien, alors qu'ils sont là pour servir les citoyens. Qu'est-ce qui se passe? On ne le sait pas», s’est interrogé la directrice générale.
L’une des raisons avancées par des préposés est la crise sanitaire pour expliquer les délais. «La COVID a le dos large, a souligné Franc Simard. À un moment donné, la COVID, c'est en mars 2020 que ç’a commencée.»
Des citoyens appellent aussi au bureau de comté du député bloquiste de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe.
«On reçoit nous autres aussi des dossiers beaucoup plus complexes d'assurance-emploi qui sortent de l'ordinaire. Ces gens-là, souvent, ont des plus gros délais», a indiqué le député fédéral.
Une vague de demandes provenant des travailleurs saisonniers peut aussi ralentir le système, croit le député.