La Banque du Canada augmente son taux directeur à 4,75 %
Radio-Canada
Soucieuse de ralentir l'économie, la Banque du Canada augmente son taux directeur à 4,75 %, en hausse de 25 points de base.
C'est la première fois depuis janvier que la banque centrale augmente son taux directeur, qui avait été porté à 4,5 %. À ce moment, la Banque du Canada prévoyait une croissance économique de 1 % en 2023 et de 2 % en 2024.
Or, la semaine dernière, Statistique Canada a calculé que l'économie avait progressé à un taux annualisé de 3,1 % au premier trimestre de 2023, au-delà de la prévision de 2,5 % de l'agence fédérale.
La Banque du Canada a expliqué que son conseil de direction avait déterminé que les taux d'intérêt n'étaient pas assez élevés pour rééquilibrer l'économique et ramener l'inflation annuelle à sa cible de 2 %.
À l’échelle mondiale, l’inflation des prix à la consommation diminue, principalement sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie depuis un an. Toutefois, la forte inflation sous-jacente persiste. Même si les taux d’intérêt plus élevés pèsent sur la croissance économique partout dans le monde, les grandes banques centrales indiquent que de nouvelles hausses de taux pourraient être nécessaires pour rétablir la stabilité des prix, indique la Banque du Canada dans un communiqué.
Selon la banque centrale, la demande excédentaire dans l'économie paraît plus persistante qu'anticipé, évoquant du coup les tensions sur le marché du travail – le taux de chômage était de 5 % en avril au pays –, la croissance économique meilleure que prévu au premier trimestre et une progression de la consommation étonnamment forte et généralisée.
La Banque du Canada s'attend toujours à ce que l'inflation annuelle recule à environ 3 % au cours de l'été, alors qu'elle était de 4,4 % en avril, mais puisque l'inflation de base reste élevée, elle s'inquiète de voir l'inflation rester coincée nettement au-dessus de sa cible.
Comme les mesures de l’inflation fondamentale sur trois mois se maintiennent entre 3,5 et 4 % depuis plusieurs mois et que la demande excédentaire persiste, on s’inquiète davantage de la possibilité que l’inflation mesurée par l’IPC reste coincée nettement au-dessus de la cible de 2 %, écrit la banque centrale.
L'inflation, après avoir connu un sommet à 8,1 % en juin 2022, s'est établie à 4,4 % en avril. Il s'agissait d'un rebond surprise de l'IPC, qui avait progressé de 4,3 % sur un an, en mars.