L’héritage de Tupac sous la loupe d’un philosophe du hip-hop
Radio-Canada
Il y a exactement 25 ans, le 13 septembre 1996, le rappeur Tupac Shakur succombait à ses blessures après avoir été atteint par balles à quatre reprises lors d’une fusillade à Las Vegas quelques jours plus tôt. Jérémie McEwen, professeur de philosophie, rappeur et passionné de hip-hop, parle du legs de cet artiste hors norme qui aurait eu 50 ans en juin 2021.
L’histoire a été racontée mille fois, les événements ayant mené à la fusillade du 7 septembre examinés sous toutes leurs coutures. Toutefois malgré l’abondance de théories avancées, l’assassinat du rappeur demeure entouré de mystère à ce jour. Le décès de Tupac à l’âge de 25 ans restera marqué dans l’imaginaire collectif comme une triste conséquence des violences entre les gangs de rue Crips et Bloods, ainsi que l’aboutissement d’une rivalité de plus en plus malsaine avec Christopher Wallace, alias Biggie Smalls, lui aussi assassiné l’année suivante dans des circonstances nébuleuses. Tupac c’est le meilleur rappeur de tous les temps, c’est la plus grande influence du rap, c’est le plus grand martyre du rap, lance d’emblée Jérémie McEwen, en entrevue avec Eugénie Lépine-Blondeau, chroniqueuse culturelle à Tout un matin. Pour M. McEwen, qui a créé le cours de philosophie du hip-hop au Collège Montmorency, Tupac s’est illustré tant sur le plan musical que philosophique. Je dirais que c’est indissociable, explique-t-il. Pour moi tous les grands personnages artistiques réussissent à fondre le personnage, l’art, la philosophie. Le rappeur était également écartelé entre son désir de s’impliquer politiquement et son cynisme par rapport à la réelle possibilité de changer les choses. Je relisais les paroles de la chanson Changes, et c’est à glacer le sang, explique M. McEwen. Il répète constamment :"je ne vois pas de changement autour de moi". La moralité pour lui n’existe pas dans le monde. Et comment s’impliquer politiquement alors qu'il n'y a pas de moralité?More Related News