Juraj Slafkovsky transformé par la science
Le Journal de Montréal
La magie de la science pourrait aider Juraj Slafkovsky à déployer enfin toute la puissance de ses 6 pieds 3 pouces et 238 livres à sa deuxième saison dans la Ligue nationale de hockey. Au cours de l’été, le Slovaque a déjà augmenté de 20% sa capacité pulmonaire, un bond extrêmement important pour un athlète de pointe.
S’appuyant sur des technologies dernier cri, l’entraîneur en conditionnement physique Michal Břetenář s’est investi dans le développement du jeune attaquant de puissance au cours de la saison morte. Sa priorité : permettre à Slafkovsky de maîtriser une «meilleure économie de mouvement». C’est, selon Břetenář, ce qui fera franchir un autre niveau au premier choix au total de l’encan amateur de 2022.
«Juraj possède une grande force, mentionne la sommité tchèque lors d’un entretien avec le TVASports.ca. Il approche tout avec un effort maximal, ce qui est difficile à soutenir de façon constante. Or, le hockey est une activité qui demande des efforts répétés. Tout est dans l’habileté du muscle à se contracter et se relâcher. Nous voulons que Slafkovsky soit capable de tout faire 20 fois, 30 fois sur la patinoire, mais pas au détriment de la qualité.»
Pour parvenir à cette fameuse «économie de mouvement» à laquelle Břetenář fait allusion, plusieurs systèmes du corps humain doivent travailler en harmonie afin que l’énergie soit dépensée de façon efficace. Chez Slafkovsky, certains de ces systèmes l’empêchaient de fonctionner à plein régime. L’un deux? Le système respiratoire.
L’essentiel du temps, c’est à distance que Břetenář collabore au développement de Slafkovsky en communiquant avec l’entraîneur principal du Slovaque, Daniel Kičura. Or, lors d’un séjour de Slafkovsky à Prague, Břetenář en a profité pour cueillir des données importantes. Il a fait passer au grand gaillard un test de spirométrie, qui consiste à évaluer le fonctionnement des poumons.
«Ensuite, nous avons mené un autre examen sur un vélo stationnaire et celui-ci a révélé des limites sur le plan métabolique, raconte Břetenář. Nous avons mesuré la performance des muscles du cœur dans l’oxygénation des muscles du corps humain en utilisant un capteur nommé Moxy.»
Armé de nouvelles informations, Břetenář s’est lancé dans un travail de longue haleine : changer la façon de respirer de Slafkovsky durant l’activité physique. Sur la patinoire, Slafkovsky s’est adonné à des exercices précis avec un masque respiratoire.
«Le masque nous permet de surveiller le rythme et le volume respiratoire avec et sans la rondelle, explique Břetenář. On peut observer quand l’athlète retient son souffle ou respire de façon rapide et inefficace. On peut aussi observer une variété d’autres irrégularités.
«Ce genre de changements prend du temps à adopter. Toutefois, si tout se passe comme prévu, cela l’aidera à effectuer plus de présences et à plus haute intensité. Il récupérera plus rapidement et ses trois premières enjambées seront plus puissantes.»
Personne à 16 ans ne devrait mesurer 7 pi et peser 273 lb. C’est le cadeau, parfois empoisonné, que la nature a donné au défenseur Alexander Karmanov, timide géant au potentiel incalculable ayant quitté la Biélorussie pour poursuivre son développement aux États-Unis. Il est, jusqu’à preuve du contraire, le plus grand hockeyeur au monde, selon les données que nous avons pu colliger.