Itinérance : une vingtaine de campements démantelés chaque année à Québec
Radio-Canada
Chaque année, les policiers de Québec démantèlent une vingtaine de campements qui abritent une personne en situation d’itinérance. Encore cette semaine, un campement a été démantelé à proximité de la rivière Saint-Charles. Ces opérations se déroulent souvent loin du regard des médias, mais toujours en collaboration avec les organismes communautaires.
La première action du SPVQService de police de la Ville de Québec consiste à s’assurer du bien-être [de la personne] et que sa santé et que sa sécurité ne sont pas compromises. Le référencement, la sensibilisation et la prise en charge par les partenaires communautaires et institutionnels sont par la suite priorisés, explique le porte-parole David Pelletier.
L’organisme PECH est régulièrement mis à contribution et les intervenants sociaux prennent le devant des policiers.
Donc aller rencontrer les gens avec les policiers pour évaluer leurs besoins, voir comment on peut réorienter, où est-ce qu'ils peuvent aller vivre. Ils ont quand même des effets personnels, souvent c'est un peu leur milieu de vie , explique Jason Bowles, coordonnateur du service de crise de l’organisme.
« Ça pourrait se faire brusquement, rapidement, mais on travaille vraiment tout le monde en collaboration. »
Jason Bowles souligne la sensibilité des policiers aux enjeux d’itinérance et de santé mentale, encore plus au cours des dernières années alors que davantage de gens sont confrontés à la rue.
Même avec son nouvel édifice d’une centaine de lits, l’organisme Lauberivière n’arrive pas toujours à répondre à la demande. Certains soirs, jusqu’à une quinzaine de personnes qui auraient besoin d’un toit sont orientées vers d’autres ressources, faute de place.
Depuis 2019, on a vu de plus en plus l'apparition de ce qu'on appelle l'itinérance visible : des sacs de couchage dehors, des gens qui dorment dehors. Graduellement, ça s'est installé malheureusement, remarque le directeur général Éric Boulay. Il estime que la quarantaine d’organismes communautaires qui viennent en aide aux personnes itinérantes ont tous besoin de davantage de ressources, et pas seulement pour la création de places en refuge.
Il faudrait augmenter le financement et sécuriser le filet social des services en itinérances. C'est pas seulement rajouter des lits pour l'hiver. Il faut avoir une vision globale en prévention, des travailleurs de rue, de l'accompagnement à la sortie des refuges et de l'accompagnement avant que les gens aillent dans les refuges.