Intervenir plus tôt sur le « chemin de la violence » pour prévenir les fusillades
Radio-Canada
Alors que les États-Unis sont en plein débat autour du contrôle des armes à feu après le massacre dans une école primaire d'Uvalde, au Texas, une survivante de la tuerie de Red Lake, au Minnesota, s'entend avec des experts pour dire qu’il faut intervenir plus tôt auprès des tireurs potentiels pour prévenir les drames.
Comment peut-on laisser ces choses-là se reproduire? Cela suffit, demande l’ex-enseignante Missy Dodds, dont plusieurs élèves ont été tués lors de la fusillade de Red Lake en 2005.
Elle a conservé des séquelles psychologiques graves et milite aujourd’hui pour la sécurité dans les écoles.
Alors qu’elle travaillait à l’école Red Lake District High School, Missy Dodds a vu le tireur entrer dans sa classe et tuer cinq élèves avant de s’enlever la vie. Elle n’a jamais remis les pieds dans une classe depuis.
« Je ressentais tellement de culpabilité [...] Ces parents m’avaient envoyé leurs bébés. »
Missy Dodds estime que, dans le cas de Red Lake, ses collègues et elle n’ont pas agi à temps. Le tireur, qui avait fréquenté l'école, avait été victime d'intimidation et de moqueries, et avait commencé à se couper des autres.
Je me suis toujours dit que le système, sans savoir qui exactement, avait laissé tomber [le tireur de Red Lake]. Si j’avais été mieux informée, les choses auraient pu mieux se passer, dit-elle.
Selon Missy Dodds, la fusillade d'Uvalde la conforte dans la nécessité de sa mission de mieux protéger les écoles contre de tels drames. Elle croit que des mesures comme les caméras et les détecteurs de métal, peuvent se combiner à des mesures préventives de soutien psychologique.
Toujours au Minnesota, la psychologue judiciaire et criminologue à l’Université Hamline Jillian Peterson et le criminologue à l’Université Metro State James Densley arrivent à des conclusions qui rejoignent celles de Missy Dodds.