Inflation: ça joue du coude pour des repas à 5 dollars
Le Journal de Montréal
L’inflation alimentaire fait exploser la demande pour des repas à 5 $ cuisinés et livrés par un organisme qui doit maintenant faire des choix déchirants pour savoir qui nourrir en premier.
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«Il y a un fossé entre les besoins des gens et ce qu’on est capable de fournir», lance Cécilia Lessard, directrice du Carrefour St-Eusèbe, à Montréal.
La femme dans la quarantaine constate chaque jour que les gens ont faim. L’organisme communautaire qu’elle dirige est dédié aux personnes de 50 ans et plus.
On y offre entre autres un service de repas sains et équilibrés livrés à domicile aux clients en perte d’autonomie. Avec la soupe et le dessert, le repas coûte 5 $, soit moins que son prix de revient.
«Avec l’inflation, ça nous coûte plus cher à faire, à peu près 5,75 $. Mais notre clientèle ne peut pas payer plus. Déjà, souvent, de nombreux aînés n’arrivent pas à nous payer à la fin du mois», explique la directrice.
Le budget actuel du programme permet d’offrir des repas à 70 personnes. Mais ça pourrait facilement être le double.
«Notre budget est dépassé, on doit piger dans les dons qu’on reçoit pour nourrir les gens. Je ne sais pas comment on va faire pour continuer», déplore Mme Lessard.
Son équipe offre aussi un service d’emplettes. Les employés et bénévoles se rendent à l’épicerie ou passent la commande pour la clientèle aînée.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.