Entrevue avec Louis Garneau: «J’étais en train de couler»
TVA Nouvelles
L’homme d’affaires Louis Garneau ne le cache pas. Il a été « prisonnier de son entreprise », alors qu’il dissimulait un épuisement professionnel et que sa compagnie réalisait des bilans à l’encre rouge. Oui, les PDG sont humains, et ils doivent parfois laisser tomber les armes et accepter l’aide nécessaire.
« Je me pensais surhumain », avoue-t-il aujourd’hui, avec du recul et quelques années de plus au compteur. « Je voyais ma vie avec beaucoup de succès. Je ne pensais pas qu’à 60 ans, on pouvait frapper un mur. »
Ces dernières années n’ont pas été de tout repos pour l’ex-olympien. Il a failli perdre son entreprise lorsqu’elle s’est placée à l’abri de ses créanciers en mars 2020. Elle était en difficulté depuis 2017.
Les dettes du détaillant, pour ses enseignes Louis Garneau Sports et Sugoi Global, s’élevaient alors à environ 36 millions $. Mais les problèmes de M. Garneau, tant en affaires que dans la vie, dataient déjà de plusieurs mois, comme on peut le lire dans son livre Je suis tombé deux fois.
En juillet 2018, une importante chute à vélo lui a valu un séjour à l’hôpital.
M. Garneau confie au Journal qu’il n’était plus le même homme durant cette période. Ces problèmes de santé ont commencé en 2017. Il refusait de parler de burn-out. Et pas question de montrer cette « faiblesse » aux employés.
Un président, ce n’est jamais malade...
« J’avais le rôle du capitaine de bateau. Je me disais : je vais faire la poker face. Je faisais accroire à mes employés que j’avais un problème de glande thyroïde », raconte-t-il, estimant que cette mentalité n’a plus sa place en 2021, bien qu’elle soit toujours présente dans le milieu des affaires.
« Les gens les plus orgueilleux que j’ai connus dans ma vie, ce sont les hommes d’affaires. Je pensais que le burn-out était pour les gens faibles », poursuit celui qui s’est tourné vers les arts et le vélo pour s’aider. Oui, il a songé à mettre la clef dans la porte, mais il a préféré poursuivre sa course.