Encore du chemin à faire pour la représentativité dans l’industrie du divertissement
Radio-Canada
Quand Tonya Williams a commencé sa carrière d’actrice à la fin des années 1970, au Canada, elle constatait souvent qu’elle était la seule personne de couleur dans la salle.
Les opportunités d’emploi se faisant rares, elle a déménagé à Los Angeles où elle a décroché un petit rôle dans le roman-savon Les feux de l'amour (The Young and the Restless). Elle a fini par y tenir la vedette pendant 20 ans.
Au fil des années, l’actrice née à London, en Ontario, a souvent réfléchi aux caractéristiques de l'industrie canadienne. Elle la considère à la traîne quand il est question de diversité devant et derrière la caméra.
En 2000, elle a lancé le Reelworld Film Festival et, l’année suivante, le Reelworld Screen Institute, dans l’espoir de promouvoir les artistes issus de la diversité.
Il n'y a rien de plus puissant que de voir des gens qui se croient invisibles retrouver leur estime de soi parce qu’on leur dit : tu as de la valeur, affirme Tonya Williams.
« Reelworld tire ses origines de l’effet que j'ai ressenti en voyant une personne noire à la télévision pour la première fois. J'ai pensé "elle ressemble à mes parents, cette histoire ressemble à mon expérience vécue". »
C’est ça, le privilège blanc : la plupart des personnes blanches ne regardent pas la télé en s'émerveillant de se voir à l’écran, dit-elle.
Il y a deux ans, 75 cinéastes, acteurs et actrices noirs ont envoyé une lettre ouverte au gouvernement fédéral pour demander la fin des politiques de racisme systémique et la reconnaissance du racisme anti-noir dans l’industrie audiovisuelle.
Selon le rapport Being Seen (être vu) émis par le Black Screen Office, un organisme basé à Toronto, les personnes noires et de couleur sont gravement sous-représentées.