Dette russe : Moscou reconnaît deux paiements bloqués, mais dément tout défaut
Radio-Canada
La Russie a récusé lundi toute idée de défaut de paiement, tout en admettant qu'à cause des sanctions internationales la visant, deux versements ne sont pas parvenus à des créanciers avant la date limite de dimanche.
Le pays a été en défaut de paiement sur sa dette nationale en 1998, mais pas sur sa dette étrangère depuis 1918.
La non-obtention de l'argent par les investisseurs n'est pas le résultat d'une absence de paiement, mais est causée par l'action de tierces parties, ce qui n'est pas directement considéré […] comme un cas de défaut, a insisté lundi le ministère russe des Finances dans un communiqué.
Ces affirmations sur un défaut de paiement russe sont tout à fait illégitimes, a insisté Dmitri Peskov, le porte-parole du président Vladimir Poutine, en référence à des agences de presse financières qui ont déclaré la Russie en défaut.
Même si Moscou a très largement les moyens, du fait des sanctions décidées après son offensive contre l'Ukraine, le pays ne peut plus effectuer de versements en devises occidentales pour rembourser les intérêts et sa dette extérieure libellés en dollar ou en euros.
En prévision du blocage, le ministère des Finances avait versé en avance, dès le 20 mai, quelque 100 millions de dollars d'intérêts avant l'entrée en vigueur définitive de restrictions cinq jours plus tard. Mais ces sommes n'ont jamais été transférées aux créanciers, les intermédiaires bancaires les ayant bloquées du fait des sanctions, souligne le ministère russe.
La Russie est donc ainsi en situation de défaut depuis dimanche soir, date limite pour les règlements en question.
Moscou va aussi probablement rater toutes les échéances liées à sa dette extérieure prévues d'ici la fin de l'année et portant sur des centaines de millions de dollars.
Les systèmes internationaux de paiements et de compensations ont obtenu les fonds dans les temps et en totalité et avaient les moyens légaux et financiers de transférer les fonds en question aux destinataires finales, a dénoncé le ministère russe des Finances.