Des Cowboys bien fringants
Le Journal de Montréal
Ils avaient promis une grande fête. Et c’est exactement ce qu’ils ont livré. Les Cowboys fringants ont fait honneur à leur nom jeudi soir en électrisant le Centre Bell à grands coups de succès endiablés et contagieux livrés à une foule complice.
Montréal avait visiblement hâte de retrouver ses Cowboys favoris. C’est sous un tonnerre d’applaudissements que Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine, Jean-François Pauzé et Jérôme Dupras ont investi la scène du Centre Bell, le public leur ayant décerné un accueil bruyant n’ayant rien à envier à ceux habituellement réservés aux grandes rockstars de la planète.
Entonnant la très à propos En business, le quatuor a immédiatement fait lever le niveau d’énergie – ou même d’hystérie – d’un bon cran, autant le parterre que les gradins sautillant à l’unisson au rythme des Bye Bye Lou, La Reine ou encore La traversée.
L’ambiance a atteint son paroxysme en mi-parcours avec L’Amérique pleure, sacrée Chanson de l’année lors du gala de l’ADISQ de l’an dernier. Le Centre Bell entier s’est improvisé choriste le temps d’un moment de parfaite communion entre artistes et public.
Préconisant les guitares électriques tonitruantes et rythmes dansants plutôt que les ballades, les Cowboys fringants n’ont d’ailleurs pas ménagé leurs fans, bon nombre d’entre eux ayant passé leur soirée entière debout à se déhancher.
Dans un des rares segments plus calmes, le chanteur Karl Tremblay a livré avec émotion la magnifique Mon chum Rémi, devant des gradins illuminés par les lumières des cellulaires brandis, valsant en une vigile solennelle.
Émile Bilodeau en préambule
La table avait également été particulièrement bien mise par un Émile Bilodeau bien en forme et en voix. Le moment fort de cette première partie ? Le titre Je me souviens, avec ses poignantes références à George Floyd et Joyce Echaquan, a visé dans le mille.
Il a beau n’avoir que 25 ans, l’auteur-compositeur-interprète est bel et bien prêt à faire vibrer en solo un amphithéâtre de cette envergure.
Après 19 mois à parcourir la planète pour chanter ses succès dans des stades remplis de Swifties hystériques, la plus grande vedette de notre époque, Taylor Swift, s’amène enfin au Canada – six concerts à guichets fermés à Toronto à partir de jeudi, puis trois à Vancouver en décembre – pour mettre un point final à la tournée la plus lucrative de l’histoire de la musique.
Installé à New York tout l’automne, l’humoriste Mathieu Dufour se demandait si la Grosse Pomme allait «virer à l’envers» le soir de l’élection américaine, au moment où Le Journal l’a contacté, mardi après-midi. «J’ai bien hâte de voir s’il va y avoir des répercussions», a dit celui qui en a profité pour annoncer un nouveau spectacle de Noël avec une chorale de 100 chanteurs.
Pour la journaliste et chroniqueuse d’origine haïtienne Anne-Lovely Etienne, le regretté Herby Moreau a représenté un monde des possibles en devenant l’une des premières figures de la communauté noire à avoir couvert – et à avoir fait partie – du star-system québécois. «Il m’a permis de me dire: moi aussi, je peux le faire», confie-t-elle.
Les Cowboys Fringants ont poursuivi sur leur lancée dimanche soir. Après avoir vu l’album et la comédie musicale Pub Royal rafler cinq Félix mercredi, lors des deux premiers galas, le groupe de Repentigny a ajouté trois statuettes à sa cagnotte au principal Gala de l’ADISQ, animé par Pierre-Yves Roy-Desmarais. Parions qu’il y a un Karl Tremblay qui était bien fier de ses comparses là-haut.
Ils sont au cœur de la chanson québécoise et créent des œuvres qui marquent des générations et des moments de vie à jamais; pourtant, en plus de vivre dans l’ombre, les paroliers québécois ne parviennent pas à gagner leur vie avec leur passion. «Personne ne peut vivre de sa plume en chanson au Québec en ce moment », estime la parolière Ève Déziel.
Finalistes dans sept catégories, dont quatre au gala dominical, Les Cowboys Fringants ont tous les éléments en main pour être les grands gagnants de l’ADISQ cette année. L’excellent album Pub Royal, tiré de la comédie musicale du même nom et auquel le chanteur Karl Tremblay a prêté sa voix avant son décès, a été acclamé de toutes parts à sa sortie au printemps. Si cela s’avérait le chant du cygne pour les Cowboys, ils auraient de quoi partir la tête très haute. Voici les coups de cœur et prédictions de nos journalistes pour ce 46e Gala de l’ADISQ.
Une rare visite à Montréal pour Bruce Springsteen: le «Boss» fait les choses en grand au Centre Bell
Après avoir fait languir ses amateurs montréalais pendant 16 longues années, Bruce Springsteen a rappelé à tout le monde qui était le patron au Centre Bell.