Des acériculteurs accusent Québec d’être « à genoux » face à l’industrie forestière
Radio-Canada
Les acériculteurs accusent le gouvernement du Québec de défendre davantage les intérêts de l’industrie forestière que les leurs. En Estrie, ils craignent même qu’il soit impossible d’ouvrir de nouvelles érablières.
Les producteurs de sirop d’érable sont plus inquiets que jamais. Tout agrandissement ou ouverture d’érablière semble, selon eux, compromis en Estrie, même si le secteur de l’érable est en plein essor.
Je réalise qu’au Québec, on est encore un peuple à genoux, de peureux. De voir comment on gère notre forêt publique, on voit qu’on est soumis aux barons de la forêt.
Ils sont une dizaine à nous avoir donné rendez-vous sur une terre de Chartierville, où tous les érables ont été abattus. Là, on voit que c’est l’industrie qui a préséance, déplore le président des Producteurs acéricoles de l’Estrie, Jonathan Blais. L’Industrie débarque avec ses gros sabots, puis commande ce qu’elle veut.
Le gouvernement Legault réserve trop de forêts à l’industrie forestière, selon les producteurs acéricoles. Ces dernières avaient ciblé 6 200 hectares pour des érablières, mais le ministère ne leur en a réservé que 600. La majorité de ces hectares seraient des restants de table des forestiers, selon M. Blais.
Cette décision a des impacts réels pour Nicolas Plourde, qui tente sans succès de démarrer son entreprise depuis 2012. Moi, je suis obligé d’aller travailler ailleurs, se désole-t-il. Je trouve irréaliste de couper une forêt aussi belle.
Les coupes sont aussi lourdes de conséquences pour David Dostie, qui exploite une érablière à Notre-Dame-Des-Bois. Il est incapable de concrétiser ses projets d’expansion. Depuis 2017 que je leur fournis des inventaires [au ministère des Forêts]. Tout ce qu’ils m’ont dit, c’est qu’il y a un beau secteur de bois, puis ils ont réservé cela pour la coupe de bois, s’insurge-t-il.