Dans de beaux draps
TVA Nouvelles
Nous connaîtrons sans doute bientôt l’identité du juge X.
Celui qui a permis qu’un procès criminel secret se tienne au Québec, en violation du principe cardinal de la « publicité des débats judiciaires ».
Du jamais vu, « même Luc Dionne – auteur de District 31 – n’aurait osé imaginer une telle chose », ironise une juriste.
Heureusement que ce cas est allé en Cour d’appel, laquelle a accouché du jugement Personne désignée c. Sa Majesté la reine, dont un média, La Presse, a pu révéler l’existence.
Autrement, le public n’aurait jamais été mis au courant. Il n’y avait ni nom d’accusé, ni numéro de dossier, ni précision sur le type d’accusation ; pas de jugement.
Est-ce pratique courante ?
Heureusement que les médias et les élus sont là. Dans les dernières décennies, on s’est habitué à faire du judiciaire le seul rempart de la protection des droits.
Grâce aux journalistes, les élus ont pu s’interroger publiquement. Même si le Procureur général du Québec n’est pas une partie au dossier, le ministre Simon Jolin-Barrette déposera une requête auprès de la Cour d’appel afin que cette dernière rende publiques « certaines informations actuellement caviardées [...] dont l’identité du juge concerné, des avocats impliqués ainsi que des ordonnances rendues dans cette affaire ».
Le libéral Gaétan Barrette, mardi, disait avoir l’impression de se trouver « en Amérique du Sud dans les années 1970, à Guantanamo ».