Détournements de fonds en série chez les Métallos
TVA Nouvelles
Le puissant syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, aurait été floué par au moins quatre de ses dirigeants, qui se payaient notamment des dépenses personnelles avec l’argent des travailleurs, a découvert notre Bureau d’enquête.
Trois sections locales du plus gros syndicat dans le secteur privé au Québec (60 000 membres) traversent depuis des mois une vraie crise de détournements de fonds. Au fil des recherches, nous avons même constaté qu’un des officiers syndicaux épinglés, incapable de rembourser, s’est fait saisir sa maison en Beauce jeudi dernier.
Dépenses personnelles réglées par le syndicat, factures réclamées en double, chèques signés en blanc, absence de pièces justificatives... La liste des découvertes, étalées dans des jugements récents, donne froid dans le dos.
«S’investir dans l’action syndicale et la gestion des finances de son association appelle à servir et non à se servir», résume le juge Christian Brunelle, de la Cour du Québec, dans une de ces décisions datée de mars.
Ces cas rappellent celui de l’ex-directeur général de la FTQ-Construction (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec) Jocelyn Dupuis, dont les allocations de dépenses exagérées avaient été étalées au grand jour il y a une dizaine d’années.
Dans la section locale 9599 des Métallos, qui regroupe des employés de plusieurs organisations, dont la Société des traversiers du Québec, il y avait «un fouillis total» et «une tenue de livres inexistante».
C’est ainsi que le juge cite le vérificateur Roch Drapeau, mandaté pour mener les vérifications par la maison mère des Métallos, à Pittsburgh.
Ce laisser-aller a permis au secrétaire financier Yann Gauthier de soutirer plus de 46 000 $ de la caisse syndicale jusqu’en 2017.
«Fallait que ça arrête assez rapidement», selon M. Drapeau.